les bancs
Nous musardions sur des routes étroites et sinueuses. Le vent striait la mer. Nous visitions de pimpants villages fleuris ayant pour noms Aberdour, Elie, Anstruther, Crail… Nous nous blottissions sur des bancs publics, face au large, et nous scrutions sur la rive opposée du Firth of Forth la vague silhouette d’Edimbourg entortillée dans ses collines abruptes. Quand nous avions avalé assez d’air, nous partions nous restaurer, le premier jour d’une « soup of the day », le lendemain du plus célèbre « fish and chips » de la région. Des bancs, il y avait à dire : chacun d’eux, dans chaque ville d’Ecosse, sur les trottoirs, dans les parcs, dans les jardins, est dédié à un défunt, tel un ex-voto en communion avec le paysage. Du coup s’asseoir sur un banc n’était pas un acte dénué d’émotion.