parasites
Mes oreilles tentent de faire le vide. Je voudrais ignorer quelques secondes le bourdonnement de nos conversations. Ce serait presque possible. Personne ne dégoise de propos incohérents. Personne n’a exagérément forcé sur la bouteille. Et même personne ne se targue de déchiffrer les questions de triviale poursuite dans les papiers d’apéricubes. Les conversations sont paisibles, aussi parviens-je un instant à m’extraire et à écouter les stridulations diverses émanant de la prairie. C’est sans compter avec la micheline de Limoges, dont le vacarme retentit soudain en contrebas. Tiens, y a deux wagons, aujourd’hui ? C’est sans compter sur le vol de grolles qui s’égaie en croassant vers un ailleurs vespéral. C’est sans compter sur la voisine plongeant dans sa piscine, de l’autre côté du mur mitoyen. À en juger à l’effet auditif produit, soit elle est grosse, soit elle a fait un plat, soit les deux. Alors toute la tablée se marre, et zut, impossible de capter la ballade des grillons. Quelqu’un veut encore un apéricube ?