pavés
Au risque de me tordre une cheville, ça s’est déjà vu, je marche sur les pavés de la place Notre-Dame.
La place Notre-Dame ne s’appelle pas comme ça, en vrai. Elle s’appelle De Gaulle. Mais je m’en fous. Tous les lecteurs connaissant la ville sauront bien de quoi je parle. De toute façon sur la place Notre-Dame, il y a Notre-Dame. L’église. Et le marché. Et les pavés.
Ce sont des pavés qui paraissent anciens mais ne le sont pas. Ils sont casse-gueule, mais néanmoins bien réguliers. Et dépourvus de brins d’herbe anarchiques poussant dans les interstices.
Si j’avais sur moi un appareil photo, pensé-je, j’immortaliserais les pavés. C’est beau, un assemblage de pavés. Surtout rendus luisants par la pluie. Ce qui est le cas.
Et aussitôt je me fais cette réflexion qu’en admettant que je sois un photographe émérite, ce qui est loin d’être le cas, je ne pourrais peut-être pas pour autant tirer une belle image de ces pavés. Parce que ce ne sont pas de vieux pavés. C’est visible. Ils manquent de charme. Même s’ils voudraient faire croire que.
J’ai vu récemment sur un blog ami, je ne sais plus lequel, la photo d’une ruelle pavée de Paris (il me semble). Cette photo avait un charme !
Qu’est ce qui fait qu’une photo est belle ? Je me pose la question. Il faut un peu de technique, bien sûr. Un peu de chance aussi, et de la patience. Ça, c’est pour celui qui prend la photo. En admettant qu’il s’applique. Mais pour celui qui regarde ?
Pour moi, qui aime regarder les images mais qui ne suis pas spécialiste de la chose, une belle photo est une photo qui éveille quelque chose, de l’émotion plutôt que de l’esthétique froide. La ruelle pavée de Paris me parle parce qu’elle éveille en moi le souvenir de mes ruelles pavées à moi. Voilà pourquoi je la trouve belle.