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le carnet vert
6 avril 2009

des vaches

De retour de notre cinéma associatif de campagne. Le débat qui suivit le film fut animé. Il était question de développement durable et d’alimentation saine.

Les arguments fusent encore en nous alors qu’à petite vitesse nous atteignons la sortie du village.

Je suis encore plus choqué que d’habitude par ce que je vois.

De la nuit surgit une débauche d’éclairage, une lumière gaspillée sans vergogne.

On a vu se construire le bâtiment récemment. Longtemps on n’a pas su de quoi il s’agirait, et on ne s’en est guère préoccupé. Longtemps le terrain dégagé pour la construction n’est resté qu’un bourbier. Puis une vaste surface bétonnée a pris place, suivie longtemps après par les murs et le toit. Un côté restait ouvert, orienté à l’est.

Un jour on a vu que des installations avaient été mises en place. On s’est douté qu’elles étaient destinées à accueillir des animaux.

Accueillir. Donner l’hospitalité. Avec toute la bienveillance que cela sous-entend. Même envers des animaux.

Un jour. Non, pas un jour, une nuit. Revenions-nous cette fois aussi du cinéma ? Peu importe. Cette nuit-là j’ai remarqué que les vaches broutaient du fourrage, éclairées par une débauche de lumière. Cette nuit-là j’ai cru que quelqu’un travaillait quelque part dans le local, les agriculteurs ayant parfois des horaires bizarres. Ou alors on avait oublié d’éteindre.

Et puis il a fallu se rendre à l’évidence. Chaque fois que nous passions de nuit devant cette stabulation, nous constations avec effarement que la lumière restait allumée. Pour personne. Pour les vaches. Pour que les vaches pensent à s’alimenter vingt quatre heures sur vingt quatre, j’imagine. Au lieu de dormir bêtement.

J’ai pensé à des films noirs, à des techniques d’interrogatoire proches de la torture, à des nazis. J’ai pensé que c’était un acte terrible de priver un humain de sommeil, et que c’était sans doute la même chose pour un bovin ou quelque animal que ce soit.

A chaque fois que je suis passé là, j’ai ressenti de la colère. Ce soir ce sentiment est particulièrement vivace. Car comment, en 2008 ou 2009, peut-on encore s’engager, avec je suppose la bénédiction de la politique agricole commune, dans de telles pratiques qui défient l’entendement ?

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Commentaires
M
Non, sans blague? J'y crois pas! On force les vaches comme ça? Remarque, depuis que j'ai vu dans un docu comment on élevait les poulets, de l'oeuf à l'abattoir, je mange moins de viande.
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