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le carnet vert
3 avril 2009

du millet

En l’occurrence il ne s’agit pas de dégoiser à propos de graines pour les petits oiseaux, encore que cela pourrait se faire.

En fait je suis assis à mon bureau et l’intense réflexion à laquelle je suis assujetti m’oblige parfois à quitter des yeux l’écran de l’ordinateur. C’est ainsi que mon regard effleure distraitement les cartes postales que j’ai accrochées sur la paroi de métal et de verre. Il y a là divers paysages qui me sont chers, une vue aérienne de l’Ile Barbe, la cascade du Ray-Pic, une scène de fenaison sur un ballon vosgien et la vieille ville de Valderrobrès, avec son pont médiéval enjambant le Matarraña. Et puis il y aussi deux cartes glanées lors d’expositions de peinture : un pont de style japonais dessiné par Roy Lichtenstein, et enfin un tableau de Jean-François Millet, « meules de foin, paysage d’automne », que mes parents m’ont envoyé lors d’une excursion à Martigny.

Ce dernier tableau m’intrigue. Ou du moins la carte, parce que j’ignore si elle montre l’œuvre dans son ensemble. Il s’agit d’une scène champêtre assez ordinaire représentant trois meules dressées vers un ciel changeant. Au premier plan s’ébat un troupeau de moutons, tandis qu’au fond on distingue un bosquet et les premières maisons d’un village. Ce qui retient mon attention, et en l’occurrence me distrait de mon travail, c’est la composition de l’image. Le sujet principal, les meules, se trouve au centre de la carte. La ligne d’horizon se trouve à mi hauteur de la vue, ce qui est peu conventionnel. Enfin deux lignes obliques en diagonale sont aisément visibles dans les nuances de la prairie et des nuages. Il ne reste plus qu’à tracer mentalement une verticale coupant le tableau en deux parties égales, ce qui pourrait être suggéré de la même façon que les diagonales, mais d’un effet moins net, et on obtient exactement les lignes d’un drapeau britannique.

Faut-il rechercher des penchants anglophiles dans la biographie du peintre afin d’expliquer cette composition étrange ? Tout ceci est-il au contraire fortuit ? Personnellement ça m’étonnerait que j’aie la persévérance nécessaire à une telle recherche. Et puis cette réflexion est peut-être tout simplement pur délire de ma part. N’empêche que l’impression est saisissante.

ep60

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Commentaires
S
Les meules ressemblent à des cases, c'est pour ça !
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P
Pralinette : si quelqu'un n'est pas matheux, c'est bien moi !<br /> Fabeli : oui je sais j'ai tendance à délirer un peu :-)<br /> Béatrice : merci de tes explications. Ce type de composition me parait peu usité, notamment en photo, c'est ce qui m'a intrigué. L'idée d'y voir un drapeau anglais dissimulé est évidemment pure imagination de ma part.
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B
il s'agit de ce qu'on appelle une "composition académique centrée". Les éléments sont également répartis.<br /> On divise le format en 4 parties égales à partir des centres des côtés puis on trace les diagonales du format total puis celles des 4 rectangles (on obtient un losange)<br /> plusieurs peintres ont appliqué cette règle (David, Courbet...)<br /> maintenant, y voir le drapeau britannique ...découle sans doute de cette même composition..<br /> enfin...c'est ce que je pense.
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P
Quel don d'observation ! c'est même un peu matheux non ?<br /> J'ai également plein de cartes postales au mur de mon bureau ;)
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F
Je trouve que tu réfléchis beaucoup (trop?)<br /> Moi, tout ce que je vois dans ce tableau, c'est qu'il va bientôt pleuvoir et qu'il vaudrait mieux rentrer les bêtes!!!!
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le carnet vert
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