sapins

Auprès de l’église Notre-Dame, que j’appelle mon livre de pierre, on a installé une étrange basse-cour. Dans des enclos de bois grillagé des poules caquettent et des coqs s’égosillent. Moutons et chèvres tournent inlassablement dans leurs réduits en frappant le plancher du sabot.

J’ignore d’où provient ce rituel bizarre qui veut que depuis une poignée d’année la place se voit transformée en cour de ferme pendant l’avent. S’il s’agit uniquement de faire plaisir aux tout-petits, alors c’est réussi ; je les vois qui se précipitent en piaillant, quelquefois encore mal assurés sur leurs jambes, et s’accrochent aux grillages, leurs mères les suivant de loin en guidant leurs poussettes vides.

Plus loin c’est la marchande de sapins qui a étalé sa marchandise sur le pavé luisant. Le passant doit alors louvoyer parmi les branchages en prenant soin de ne point se tacher de résine.

Au coin de la place deux hommes discutent. Au moment de passer près d’eux, alors même que mon odorat vient de prendre la mesure des conifères, je surprends une bribe de leur conversation, où il est précisément question de la puissante odeur de résineux.

Je m’éloigne, chargé des victuailles achetées sur le marché, un léger sourire d’aise aux lèvres : oui, ça sent le sapin.

Comments

[TJ]

Oui, tant que nous sentons le sapin...de noël, ce n'est rien.
Bonne année!