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le carnet vert
4 octobre 2008

un mariage

Je suis peut-être un ingrat.

Nous nous rendions à un mariage. Un mariage ! Cela faisait des années, plus de dix ans sans doute, que nous n’avions participé à des festivités du genre.

Nous nous rendions à ce mariage, et cela m’ennuyait un peu. Je serais bien resté tranquille chez moi.

Le mariage m’indifférait assez. Enfin, j’étais content quand même à l’idée d’y retrouver des amis de longue date. Mais je ne pouvais empêcher de me laisser envahir par une légère appréhension.

A quel discours lénifiant aurions-nous droit à l’église ? Une heure assis sur un banc inconfortable : j’en soupirais à l’avance.

De qui l’assemblée serait-elle composée ? A côté de qui devrions-nous passer la soirée ?

Et puis, pendant le repas, il y aurait du bruit, il y aurait des jeux ballots, il y aurait des chansons braillées en cœur, bref, il y aurait DE L’ANIMATION.

Et il y aurait la danse.

Bon sang : je ne sais pas danser !

Le savez-vous, nous avons passé une excellente journée. Sur le livre d’or des mariés, de mon écriture mal lisible je les ai remerciés pour ce grand moment de joie qu’ils nous avaient offert. J’étais sincère.

C’est vrai que le banc d’église était inconfortable, mais qu’y faire, c’était une prévision facile. Je n’écoutai guère le discours de l’officiant. Je laissais mon esprit divaguer, j’observais les enfants, j’admirais les couleurs projetées sur le sol dallé par le soleil flirtant avec les vitraux.

A table, les conversations amicales étaient quelque peu bridées par la musique de fond, mais elles étaient amicales pour de vrai. Il y a eu les jeux ballots de circonstance, mais en petit nombre, deux seulement, et bon, c’était assez amusant (j’étais quand même satisfait d’être resté dans la masse anonyme des spectateurs, hein, n’exagérons rien). Il n’y eut pas de chansons braillées. Ou alors après que nous fumes partis (vers 2 heures et demi du matin, quand même !). L’animateur qui avait été embauché pour la soirée était plutôt bon (ça aide). Entre le fromage et le dessert, les mariés ont ouvert le bal. La valse n’inspira pas grand monde, la musique vira vite au disco. On me croira si on veut, mais, à notre table, c’est moi qui me suis levé le premier et qui ai entraîné les autres à aller gesticuler un peu. Et j’ai été content de mouiller ma chemise.

Hier soir, j’ai passé un coup de fil à mon ami, le père de la mariée. Je lui ai redit mes remerciements pour cette sympathique journée. J’étais sincère.

Plutôt que d’être ronchon à l’idée de me rendre à un mariage, je devrais être a priori animé d’une tendresse particulière envers cet événement. N’est-ce pas en effet lors d’un mariage que mes mains se sont posées sur les épaules d’une jeune fille qui deviendrait Elle ? Je suis donc peut-être un ingrat.

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Commentaires
P
Tout est dit. L'invitant avait effectivement son importance !
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F
oui, je connais cette appréhension qui chagrine le ventre à l'idée de se retrouver plongé dans une assemblée joyeusement excitée, un brin infantile, toujours bruyante, et surtout nombreuse.<br /> Il faut que pour moi l'invitant est une réelle importance pour que j'accepte l'invitation.
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T
(soupir)<br /> Je dois être aussi un peu étrange : les mariages me dépriment généralement.<br /> C'est pourquoi j'essaie autant que possible de trouver une excuse pour éviter le jour J et être présent au "retour de mariage".<br /> En regardant les photos de la veille (l'oncle à quatre grammes, la mariée enroulée de Moltonel épaisseur triple), je me réjouis d'être présent le lendemain, dans une ambiance qui me convient bien mieux.
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T
J'ai connu le pire lors de ce genre de réunion mais aussi le meilleur. Question de chance?
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