vivant
Alors que je sors de la boulangerie, je suis saisi par le froid du soir tombant.
Un froid calme, qui ne me transit pas.
Un froid qui se mêle à la détente qui me vide un instant de mes soucis : une journée laborieuse s’achève.
Je lève les yeux. Un ciel foncé encore empreint de quelques relents colorés s’offre à moi.
Du jardin voisin jaillissent les branches grêles d’un bouleau, dans lesquelles danse un mince croissant de lune.
Plus loin scintille une unique étoile, très brillante, une de celles qu’on voit apparaître en premier ; je ne connais pas le nom des étoiles.
Quelque part un oiseau lance un trille. Est-ce le signal de l’extinction des feux ?
Je ressens de la paix.
Et me vient le sentiment de la joie d’être vivant. Simplement.
Etre vivant, voilà une idée qui m’étonne, un fait auquel je ne pensais jamais aussi intensément. Peut-être que je prends conscience d’être à l’âge où certains ne le sont déjà plus. Vivants.