congélateur

Hier nous avons nettoyé le congélateur. Ça ne s’est pas fait tout seul, vous pensez bien. Je ne veux pas dire qu’habituellement les travaux ménagers sont le fruit d’un doux miracle, évidemment non, mais plutôt que cette tâche ingrate fut le résultat d’âpres négociations avec Elle. Parce que c’était la ponctuation d’un dimanche après-midi ordinaire, c'est-à-dire d’un enchaînement de travaux divers allant de la préparation des repas à la tonte de la pelouse, enchaînement certes entrecoupé d’une parenthèse déambulatoire dans les chemins creux environnants, petit bonheur amplement mérité. Je parle de négociation, parce qu’en effet il faut bien trouver un compromis entre les désirs de chacun, soit pour Elle avoir une maison et un jardin en ordre, désir que je comprends bien volontiers mais auquel je mets le frein du raisonnable car j’estime qu’il est impératif de se ménager du temps pour ne rien faire, ou plus exactement pour se poser enfin quelque part, muni d’un livre ou d’un clavier d’ordinateur. En l’occurrence le compromis a consisté en l’accomplissement de la tâche suffisamment tôt dans la soirée, avant le repas et non pas après si on a le temps, comme Elle le suggérait.

A chacun sa méthode, j’imagine, pour nettoyer un congélateur. En ce qui nous concerne nous commençons par vider le frigo de son contenu et de le faire tourner plein pot pendant un moment, le temps qu’il soit bien froid, puis d’entasser dedans les victuailles sorties du congèle, de débrancher le dit congèle le temps d’ôter le givre et d’éponger les diverses cochonneries qui jonchent le fond, crevettes échappées de leur boîte, feuilles de céleri ou d’aneth, attaches de sac à congélation, ce genre de choses. Ensuite, quand c’est propre, on rebranche et on remet les denrées dedans non sans en avoir vérifié l’inventaire sur le petit carnet qui va bien. Et c’est bien sûr l’occasion de découvrir d’une part qu’un certain nombre de victuailles ont été consommées sans être enlevées de la liste (bravo les filles), et d’autre part qu’un certains nombre de trucs frisent la péremption, qu’il va donc falloir les cuisiner d’urgence.

C’est ainsi que j’extirpai du lot une boîte de filets de rougets qui attendaient patiemment que je me penche sur leur cas. Ce qui fut fait aussitôt. Alors que je commençais à en avoir assez de manipuler des choses glaciales, je me trouvai soudain en verve culinaire. Tandis que les filets finissaient de décongeler, je lavai quelques feuilles de batavia, je les disposai sur les assiettes, bientôt rejointes par des tomates en rondelles, quelques miettes de brousses, une cuillérée de tapenade dans un coin pour la déco, une autre de purée de piment d’Espelette, toujours pour la déco. Ensuite je fis cuire le poisson à la vapeur, puis je le disposai sur la salade. J’arrosai le tout d’un filet d’huile d’olive, je saupoudrai de fleur de sel et de cubèbe moulu. Avec un verre de rosé de chez nous bien frais, c’était un régal, et comme une récompense après les efforts consentis.

Comments

[Baïlili]

Et... On vient quand finir les restes du congélo ?...

[michèle]

de l'idée, j'en ai justement au congel.

[Syl]

Avec un filet de vinaigre balsamique en plus.... hum