edwige
L’autoradio dégouline d’un refrain oublié. Un frisson de nostalgie me hérisse l’échine.
Nous avions quoi, quatorze ou quinze ans ?
Je revois ses longs cheveux blonds ondulés, son regard clair, son visage diaphane…
Elle m’expliquait avec persuasion que le chanteur avait beaucoup souffert, que ça s’entendait, le malheur a de ces sonorités spéciales…
Et même si tu revenais, je crois bien que rien n’y ferait…
Elle était convaincue. Moi, je la regardais, incrédule. Je dois dire que je n’écoutais pas habituellement ce style de romance. Je poussais plutôt grâce à l’engrais du rock. Sur un mur de ma chambre était accroché un poster de Roger Daltrey. La tête en bas, ça faisait plus pop.
… notre amour est mort à jamais…
Hum.
En ce qui me concerne je ne comprenais rien, ou presque, aux paroles des chants en anglais. Et c’était très bien comme ça.