déjeuner en paix
Bzzzzzz.
Une mouche s’est égarée dans la cuisine. Elle virevolte gaiement à proximité des pots de confiture. Ça agace mon Elle, qui n’est pas bien réveillée, et qui aime qu’on lui foute la paix lorsqu’elle prend son petit déjeuner.
La radio distille des informations sur les nouvelles catastrophes mondiales, elle n’en a cure. Je crois qu’Elle se fiche aussi de savoir s’il neigera à noël : on est en mars, le 16 pour être exact, on a bien le temps d’y penser. Quant au bébé, on a déjà donné, merci.
Bzzzzzz. Il y a une mouche, vous dis-je. Qui guette un moment d’inattention de notre part pour se poser subrepticement sur un pot de confiture. D’un revers agacé de la main droite, Elle éjecte la bestiole vers d’autres occupations moins pénibles.
D’où sort cette mouche, ronchonne-t-elle ? Ca ne va pas commencer.
Moi, je trouve que c’est plutôt bon signe, quand les bestioles se réveillent, c’est que le printemps est tout proche. Et quand tu commences à voir des processions de fourmis surgir de nulle part à la recherche des boites de sucre, ce sont les chaleurs qui se profilent à l’horizon. Bon, on n’en est encore pas là.
Bzzzzzz ? La mouche a dû comprendre qu’elle devait faire profil bas si elle ne voulait pas se faire occire. Nous déjeunons en paix.
C’est au moment de faire la vaisselle que nous retrouvons notre mouche sagement posée sur le bord de l’évier, silencieuse, tentant de se faire oublier.
Et ben c’est raté, un bon coup de tapette, et couic : celle-ci ne connaîtra pas le printemps.