courage
Du courage. Ce qu’il faut pour supporter le poids des jours, le poids du ciel. Les jours qui se font dans les trames qui se détricotent inlassablement, le ciel du plus en plus présent, à travers les trames ajourées jusqu’à disparaître. Du courage, il en faut toujours, face aux jours qui se dilatent, face aux piliers qui se délitent, face aux phares qui s’obscurcissent. Mes mots sont obscurs, peut-être. Qu’on m’excuse : ils sont jaillis automatiquement à la suite du premier cité, courage, ce dernier entendu dans une cage d’escalier, « bon courage », expression galvaudée, souhaitée à l’envi sitôt qu’on se quitte brièvement, lorsque prend fin, par exemple, la pause déjeuner. Que les expressions me semblent bêtes, parfois. Qu’a-t-on besoin forcément de force morale, d’ardeur ou d’énergie particulière, de fermeté devant le danger ou la souffrance, ou de toute autre définition glanée dans un dictionnaire, pour affronter le banal d’un quotidien souvent sans relief ? Le tout bonifié, par-dessus le marché. Vivons, c’est déjà beau.