marché du soir
Dans l’angle de la bastide, il n’y a plus de place à l’ombre des parasols, alors nous sommes assis dans le cagnard. A dix-neuf heures trente environ, je crois que ce n’est pas grave, je survivrai. Dans quelques minutes nous serons à l’ombre. La serveuse s’active. Devant moi ruisselle bientôt une bière. J’allonge les jambes. Je crois que je fais abstraction de beaucoup de choses. Je suis bien.
Le marché des producteurs du pays bat son plein. Par moments on capte des parfums de victuailles. Ça et là on compose des assiettes. Il est question de magrets, de foie gras, et de melons. Certains se régaleront sur place. D’autres ont fait leurs emplettes pour le soir, à l’ombre de l’érable, comme nous. Peut-être qu’un jour je raconterai le bruit que fait cet arbre, un jour d’été ordinairement chaud. Il ressemble à celui des chênes.
Je savoure ma bière. J’aurais aimé une Ratz, la bière locale, mais dans les bars, ici comme ailleurs, on ne propose à la pression que des produits ordinaires. C’est dommage. Sur la scène évolue une chanteuse s’accompagnant parfois à l’accordéon. Je crois qu’elle a du talent. Du moins il m’est agréable de l’écouter. Quand elle entonne le petit vin blanc, qu’on boit sous les tonnelles, nous chantons le refrain avec elle. Nous sommes loin de Nogent, mais mon Elle y a laissé un petit bout de son cœur, voilà pourquoi.
24 juillet 2013