abeille
J’ai déjà oublié les circonstances selon lesquelles j’ai vu fleurir sur mon écran une « ophrys apifera ». Il se peut que quelqu’un l’ait trouvée dans l’herbe haute et humide de sa pelouse, tandis que la récolte de cerises s’avérait nulle. Personnellement je n’en voudrais pas trop à la nature si je rentrais bredouille avec mon petit panier sous mon bras (musique !) et que par ailleurs j’avais découvert une orchidée abeille enfouie dans mon gazon. Il n’en sera rien, a priori. La tondeuse a épargné deux touffes d’orchis bouc. Quant à mon arbre, il regorge de cerises. De là à affirmer que je serai plus rapide que les merles et les étourneaux, il y a un monde. Ce sont des cerises dites blanches. Je les testerai dimanche. Ce n’est jamais évident de déterminer à l’œil si elles sont mûres. Je me vois déjà en train de touiller ma confiture. Pas d’excentricités. Ces cerises-là, c’est à la rose. Plein de gens n’aiment pas ça et c’est tant mieux. J’espère que les fourmis s’abstiendront également. Une confiture de fourmis, ce ne doit pas être formidable. Ce serait pitié de devoir jeter le contenu de ma bassine à cause de ces satanées bestioles. Déjà qu’on a dû balancer un reste de clafouti que le chien des voisins avait commencé d’attaquer. Je ne suis pas sûr d’aimer les animaux.