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le carnet vert
11 septembre 2012

araucana

Il faisait frais, ce soir-là, tandis que nous arpentions à grands pas les rues de Saint-Gilles, à la recherche d’un restaurant qui nous plût. Justement, il venait de pleuvoir. Une petite demi-heure d’averse qui s’était abattue, drue, sur nos bras nus et désarmés, nous obligeant à traverser en courant la place jouxtant la gare centrale avant de nous engouffrer dans le métro.

Non loin de la porte de Hal, nous jetâmes notre dévolu sur un établissement d’apparence modeste, le menu scotché sur la vitrine nous apprenant que nous pourrions déguster de la cuisine chilienne, et même, comme nous le constaterions dans les assiettes de la majorité des autres convives, de monstrueux steaks à la mode argentine.

A peine avions-nous passé la porte qu’une dame aimable, surgissant de l’extérieur, s’enquit des raisons de notre visite. Je lui répondis évidemment que nous venions pour manger, toutefois elle avait peine à croire que nous étions entrés là par hasard, croyant même nous reconnaître alors que nous foulions pour la première fois les trottoirs de la ville.

Plus tard, lorsque nous eûmes pris place à une petite table non loin du comptoir, on nous expliqua avec obligeance les subtilités de la gastronomie sud-américaine. Ainsi puis-je opter pour un pastel de choclo, spécialité chilienne à base de bœuf haché et de semoule de maïs gratinée, tandis qu’Elle jetait son dévolu sur un ceviche. Tout cela, arrosé d’un puissant rouge chilien, s’avéra copieux et bien agréable. Nous fûmes même contents d’avoir suivi les conseils prodigués par le Routard, et autres guides, à savoir que dans les restaurants bruxellois, quelle que soit leur spécialité, il était inutile de commander une entrée, tant les plats étaient suffisamment garnis. Je crois bien avoir néanmoins succombé à un dessert du cru, mais j’avoue que j’ai oublié de quoi il s’agissait.

J’ignore si c’était habituel, ou si notre prestigieuse présence y était pour quelque chose, mais il se trouve que l’animation du lieu était fort sympathique et chaleureuse, assurée par deux guitaristes a priori d’origine chilienne. Pris dans l’ambiance, alors que je suis d’ordinaire plutôt réservé, j’avoue avoir battu le rythme sur le bord de la table, et avoir chanté en chœur.

Au moment de payer à l’aide de ma carte Visa, la tenancière se montra étonnée que nous ne fussions pas bruxellois. D’apprendre que nous étions français la mit même en joie. Elle nous embrassa alors comme si nous nous connaissions depuis toujours, et nous sortîmes le cœur léger.

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