pizza
Entre le supermarché, la boulangerie et le décathlon, il y avait la pizza. Évidemment le parking était complet, alors j’ai descendu la rampe qui mène vers l’arrière du bâtiment, là où il y a la biocoop. Et le magasin de motos.
Et nous sommes remontés à pied. En nous accrochant aux murs, comme on pouvait. Parce que la neige. Tu vois.
À moi les murs, la terre m’abandonne. Et nous n’étions même pas saouls.
La chaleur soudaine. La buée sur les lunettes.
La serveuse, gentille. Et nouvelle. Ouverte à la plaisanterie. Ce n’est pas pour me déplaire.
Elle nous place là où il fait bien chaud. Près du four à feu de bois.
La meilleure place, en somme.
D’où je suis-je peux voir en enfilade le marbre sur lequel le type prépare les pizzas. Je vois ses gestes agiles. Je vois les ronds de pâte danser comme des ballerines entre ses mains. Je vois le ballet des mains, la pâte, la farine, la garniture.
La farine surtout.
Les mains et la farine. Les mains pleines de farine. Les mains agiles qui se jouent de la farine.
Je suis fasciné par le jeu des mains. Admiratif. Il suffit de peu.