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le carnet vert
8 mars 2010

pluie

C’est d’une rare banalité d’écrire ceci, mais je crois que l’hiver a atteint le seuil de tolérance. La vérité c’est que je n’aime pas l’hiver. C’est banal. C’est le lot de tous. Enfin tous. On rencontre toujours des gens pour affirmer que, si, si, la neige, la glace, le vent, la pluie, tout ça…. Moi, non. C’est le manque de soleil, surtout, qui me pèse.

La pluie ruisselle sur la fenêtre de mon bureau. On peut toujours prendre les choses du bon côté. Par exemple se dire, oui c’est vrai, il pleut, ça tombe dru, et moi je suis confortablement assis à mon bureau, bien au chaud.

Il y a toujours un aspect favorable aux choses. Il pleut et je suis au sec. C’est bien. J’aurais pu décider d’aller marcher pour ma pause méridienne. M’encombrer d’un parapluie. Je déteste les parapluies. Ou alors me faire tremper. Je déteste être trempé. Mon manteau qui sent la laine mouillée, après. L’humidité qui grignote peu à peu le dessous de mes chaussettes. Non, pas ça. Mes chaussures sont en bon état.

Je préfère que l’eau ruisselle sur la fenêtre du bureau plutôt que sur les verres de mes lunettes.

Je préfère aussi penser à un ailleurs.

Penser à un autre temps. Un temps de soleil. Un temps de printemps. Un temps passé.

Je constate que si je pense à du soleil, je ne pense pas à remplacer la vue que j’ai de ma fenêtre à barreaux, l’immeuble prendrait une autre teinte, en comparaison le cèdre paraîtrait plus terne, peut-être. Et puis quand même, la surface de cette fenêtre est occupée, vue de là où je suis assis, face à mon bureau, aux deux tiers par une vaste portion de ciel. Faisons abstraction des barreaux et voyons le ciel. Gris. Pas comme Juan, non. Le ciel n’est pas cubiste. Gris terne. Uniforme. Sans circonvolution. Sans fioriture. Sans noirceur latente telle celle d’un orage. On a déjà vu, par ici des orages vert de gris, je ne plaisante pas, c’était bien la couleur, c’était effrayant, des tuiles étaient tombées à des dizaines de mètres de leurs toits attitrés. Par sécurité je pourrais me dire qu’à tout prendre, il vaut mieux ce gris terne et pour tout dire assez pale. Inoffensif. Mais aussi sans spectacle.

Penser à ailleurs donc. Puisque par association d’idée, je ne vois pas mentalement de soleil et de ciel bleu éclairer ma vitre.

Le bleu est ailleurs. Pas seulement sur le fond de mon écran.

J’ai aimé, par exemple, être assis à cette terrasse donnant sur le vieux port, avec des amis. J’avais l’impression que la vie s’écoulait doucement, pas ma vie à moi, bien sûr, mais la vie du monde et j’observais cela avec un certain ravissement. Nous mangions, comment appeler cela, je ne me souviens plus de ce qui était écrit sur l’ardoise, peut-être « l’assiette du patron », ou quelque chose d’approchant. De la salade, des crudités, du jambon, du fromage. Une part de pâtisserie, éventuellement. Rien que du simple. Et rien que du plaisir. Et il faisait beau. Une légère brise caressait mes bras nus. Je me sentais bien. Tout simplement. Pourtant je n’aime pas tellement cette ville, avec le clinquant de son port. Et ses flots de touristes. Je suis mitigé. J’y ai de bons souvenirs. Des souvenirs d’amoureux. Et aussi des choses moins gaies. De la tristesse et de l’angoisse, quelque chose qui irait bien avec le gris du ciel et la pluie qui ruisselle sur ma fenêtre.

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Commentaires
L
eh bien moi la saison que je préfère c'est l'automne: ses couleurs son odeur et le fait qu'il féconde la terre en lui fournissant de l'humus.<br /> le printemps ..c'est la sève qui monte<br /> l'hiver je hais le froid mais j'aime la lumière de janvier<br /> l'été me gonfle lui. tout est dit on ne peut plus rêvé l'acoomplissemnt est là toujours un peu décevant
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P
Bleck : je ne vais pas souvent à la Rochelle. Cette fois-là, c'était pour le championnat de France de scrabble (ça ne s'invente pas, hein). Pour le plat du jour, ce sera un plaisir, mais à Poitiers. Fais moi signe quand tu passes.
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C
Mouarf...
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G
"Et que cesse enfin cette pluie,<br /> Où est-il l'été,<br /> L'été où est-il ?"<br /> <br /> Moi j'aime toutes les saisons. Sauf peut-être l'été quand il fait trop chaud.<br /> <br /> J'aime bien la fin de ton dernier paragraphe.<br /> Le climat qui évoque d'autres choses, et les choses de la vie qui se calquent parfois sur le temps qu'il fait.
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P
Vous avez beau dire, tous, je n'aime pas l'hiver, ni la pluie, ni la neige, ni le vent.
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le carnet vert
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