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le carnet vert
15 décembre 2009

en cave

J’ai choisi de manger face à une photo représentant de vénérables bouteilles bien plus vieille que moi, toutes couvertes d’une belle couche de poussière de cave.

Je n’ai pas fait exprès.

De toute façon je ne bois pas de vin. A la cantine, je veux dire.

On s’étonne ? Et bien oui, notre cantine (oups, pardon, il faut dire restaurant d’entreprise, voyons) est ornée de reproductions d’œuvres picturales diverses, peintures et photographies, dont celle-ci, prise par un auteur que je ne connais pas et dont j’ai déjà oublié le nom.

Donc. Pour en revenir : ces vieilles bouteilles me filaient un vieux coup de blues, une idée d’une jeunesse à jamais oubliée.

Dans un premier temps ça m’a fait penser à la visite guidée que nous avions faite assez récemment, Elle et moi. Nous nous promenions en Bourgogne. Il pleuvait à seaux. Cette occupation là était donc tout indiquée. Visiter une cave. Et puis, au cours de cette brève promenade sous terre, au détour d’un couloir, mon attention avait été attirée par un recoin sombre fermé par une grille lourdement cadenassée. Derrière, sous une épaisse couche de poussière, je pouvais admirer de superbes bouteilles dont les étiquettes disaient assez l’ancienneté.

Quand je dis superbe, c’est une image, évidemment. Une bouteille est une bouteille. Qu’elle soit ou non couverte de poussière. En fait c’est l’image gustative et olfactive de son contenu qui est superbe. Et même parfois parfaitement imaginaire.

Et voilà que ces bouteilles inaccessibles (et même pas proposées à la vente, je me suis renseigné, histoire de faire causer notre guide) me renvoyaient dans la cave de mon père. Qui n’a jamais abrité de pièces de collection. N’empêche que mon grand-père lui avait fait acheter, au nom de je ne sais quelle tradition, des crus de l’année de ma naissance, qui devraient être bus lors de grandes occasions me concernant, baptême, communion, mariage. Pas enterrement, il y a longtemps que la source est tarie. C’est ainsi que je me rappelle l’avoir vu déboucher, pour une occasion dont je ne me souviens pas, un sancerre rosé datant d’au moins vingt-cinq ans. Je me rappelle également que ledit breuvage était on va dire buvable, certes, mais curieux, vraiment. Ils avaient encavé n’importe quoi, j’en ai bien peur, et le résultat était pour le moins inattendu.

Je sais ce que vous allez me dire : faire le point d’urgence sur le contenu de la cave de mon père. Rassurez-vous, il n’y a plus rien. La dernière fois que j’y suis allé, il y a deux mois, je suis descendu chercher une bouteille d’Arbois, histoire de faire goûter un produit de la région à une visiteuse. Y’en a plein, affirmait-il. Total, j’ai retourné toute les bouteilles dans tous les sens, et n’ai déniché qu’une seule et unique bouteille de poulsard cachée au milieu d’un fatras de vins ordinaires achetés dans les supermarchés. Alors vous pensez que je sais qu’il n’y a plus l’ombre du fantôme d’une vieille bouteille.

Ne profitez d’ailleurs pas de ce que je raconte pour imaginer que je suis vieux. Vingt ans ou plus, c’est vieux pour du vin, par pour un homme.

P1060390

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Commentaires
P
Nat : du Jura rouge de 72 ? Hum... Je ne sais pas. Ce sera la surprise. Si tu dégotes des blancs de 75 ou 76, je ne sais pas ce que ça donne maintenant, mais à l'époque on a pris notre pied. Normalement les savagnins se gardent longtemps (mais ce n'est pas obligé !)<br /> <br /> Bleck : je n'ai pas perpétué la tradition. J'ai une cave mais les choses n'y moisissent pas.
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B
Nous n'avons pas cette manie dans la famille... point de bouteille datée... point de cave non plus, non, je vais chez William m'acheter deux bouteilles par deux bouteilles les vins suivant l'envie du moment... D'ailleurs je me connais je ne garderais pas longtemps une douzaine de grands crus dans une cave ou ailleurs...<br /> <br /> Bleck
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G
Tradition dans beaucoup de familles. Imagine toi que ma belle-mère nous a donné une bouteille de l'année de mon mari (72 le petit jeune), il n'y a plus l'étiquette d'origine, juste une petite étiquette blanche rajoutée par elle marquant l'année. C'est du rouge, et le seul indice est sur le dessus du bouchon : JURA.<br /> Amusante coïncidence quand on sait que nous ne sommes jurassiens que depuis 2 ans et demi. Quant à savoir si ce sera buvable... on verra quand il le décidera !
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