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le carnet vert
20 mai 2009

un repas simple

Vendredi soir Marie est venue manger chez nous. A la bonne franquette, avait dit Elle, parce que tu comprends, le vendredi on bosse, voilà. Je n’aime pas trop cette idée de bonne franquette, même s’il s’agit d’une expression populaire recensée depuis des siècles, dixit mon dico préféré, et je ne saurais dire pourquoi. Le mot sonne pour moi comme une expression, je ne sais pas, je m’en foutiste, quelque chose d’approchant. Bref je préfère parler d’un repas simple.

Et simple il l’était, le repas, rien à redire là-dessus. Marie est venue manger chez nous parce que nous avions des trucs à lui prêter pour partir en vacances, et on espère qu’elle aura beau temps. Et puis aussi, c’était son anniversaire quelques jours avant, alors en plus de l’inviter à manger, nous lui avons offert un cadeau, et elle était toute rose de confusion, Marie, et nous, nous étions vachement contents qu’elle soit contente.

Habituellement nous faisons des efforts quant à ce qu’on met dans les assiettes et dans les verres, mais ce soir-là, nous n’avions vraiment pas le temps de cuisiner, alors je me suis contenté de faire une quiche.

J’aime bien quand Marie vient manger chez nous. J’aime bien tout le temps, mais j’aime encore plus quand on n’est que tous les trois, elle et nous. Parce que comment dire, j’ai l’impression particulière que nous nous comprenons, que nous sommes de connivence. Elle connaît les squelettes qui dorment dans nos placards, de même que nous connaissons les siens, ça permet de passer outre pas mal de platitudes et pas mal d’explications embarrassées.

Pour en revenir au repas, comme c’était jour de fête en dépit de la bonne franquette, j’ai commencé par servir l’apéro, à savoir du maury pour ces dames et un doigt (un doigt de travailleur manuel, hein. Moi j’ai des doigts de col blanc, ça vaut pas, c’est beaucoup moins avantageux) de Caol Ila pour moi, il paraît que cela a le goût de tourbe, je ne reviendrai pas là-dessus, j’en ai déjà parlé dans les pages de ce carnet, mais je ne comprends pas comment on peut attribuer à un mets ou à un breuvage le goût de quelque chose qui ne se mange ou boit pas, ça me dépasse. Alors nous n’avons pas bouffé de tourbe, parce que nous n’en avons pas trouvé près de chez nous, nous avons préféré accompagner ces suaves boissons par une coupelle de bretzels que nous avons boulotté en un rien de temps.

Pour suivre, j’ai coupé la quiche en trois et évidemment il y avait un petit plus qui fait que ce n’était pas une quiche lorraine mais une quiche tout court que nous avions amoureusement et rapidement confectionnée ensemble, Elle et moi. C’est une quiche spéciale, une spécialité éphémère de la maison Elléphil, composée d’une abaisse de pâte brisée bio toute prête que j’ai tapissée de fines rondelles de courgettes (ce n’est pas la saison, mais on s’en fout, d’abord y a plus de saison et en plus elles sont bio quand même), d’infimes morceaux de lard fumé pas bio mais néanmoins jurassien et généreusement saupoudrée de parmesan râpé parce qu’apparemment nous n’avions plus de comté. Pendant ce temps là Elle avait fait la sauce.

Comme on était le soir, c’était inutile de se gaver, alors après la quiche j’ai simplement proposé une petite salade verte, quelque chose de tout simple avec une vinaigrette à la mode Phil incluant une généreuse pincée de poivre de Sélim. Et Marie a été bluffée. Je n’en reviens pas encore. Mais je suis quand même tout fiérot, parce que ce n’est pas souvent que quelque chose de remarquable vient de mon jardin à moi, bio, cela va de soi parce que je plante, j’arrose de temps en temps et voilà tout, je ne rajoute absolument rien. Et donc en l’occurrence nous nous trouvions face à une magnifique batavia aux feuilles délicatement frisées, et croquante à souhait, bien pommée et tout et tout, et contenant (avant lavage, il va sans dire, Marie n’en a donc rien vu) juste ce qu’il faut de limaces pour qu’on voie que c’est de la vraie salade bio sans pour autant qu’elle soit trop endommagée. Marie m’a félicité pour la beauté de ma salade, putain, c’est génial, non ?

Qu’a-t-on mangé d’autre déjà ? Ah oui : quelques rogatons de fromage, et puis des petits gâteaux individuels achetés à la boulangerie b… (non je ne le dis pas, na). Le tout arrosé de blanc de poulet, parce que Marie aime bien le blanc, je le sais, même qu’elle s’est forcée à ne pas en reprendre de peur d’être pompette.

C’était un repas simple et un moment suffisamment heureux pour qu’il traîne encore dans un coin accessible de ma mémoire et que je puisse le conter ici.

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Commentaires
C
Juste les bons ingrédients, de la salade aux amis.
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P
ça alors ! j'en suis très heureux !
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M
Me voilà pour une petite intervention post prandiale satisfaite... Ta recette m'ayant fait saliver cet après-midi, je l'ai testée ce soir avec délice, la famille a adoré! Merci!
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P
Fabeli : c'est en effet un plaisir de raconter les moments heureux.<br /> <br /> Tilleul, en effet, c'est du bio, du vrai. Dommage que la moitié de ce que je plante serve à nourrir les limaces !
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T
J'aime les repas simples et encore plus quand ils sont si bien racontés... L'avis de Marie semble être important pour toi... Rien n'est meilleure qu'une bonne salade bio cueillie dans son jardin!
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