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le carnet vert
12 septembre 2007

divergence

Nous n’étions pas d’accord. Oh, rien de grave, qu’on se rassure. Juste une question de perception, de divergence de vues.

Encore que j’y attache une certaine importance, finalement, puisque je m’apprête à en parler.

Nous venions de visiter la chapelle Notre-Dame du Haut, à Ronchamp. Nous redescendions lentement de la colline, en ce qui me concerne vaguement abasourdi. Comme quand on sort du cinoche, voyez : personnellement il me faut un certain temps pour revenir à une attitude communicative, je suis incapable de livrer mes impressions à chaud.

Je ne sais plus comment l’échange entre nous s’est engagé. Cela a précipité le moment où il fallait rompre le charme. De toute manière, je devais m’arrêter à la poste du patelin pour expédier une brassée de cartes postales, des toutes ringardes les unes avec des paysages, d’autres avec des munsters ou des andouilles, nous avions eu du mal à dénicher quelque chose que nous aurions plaisir à envoyer.

Jacky a dit que la visite était vraiment intéressante pour l’architecture, pour l’histoire aussi. Il y a en effet sur le site un petit musée qui explique comment et pourquoi la nef de béton créée par Le Corbusier a remplacé une chapelle très ancienne dont une partie avait été détruite lors d’un incendie (touchée par la foudre !). L’exposition rappelle aussi que la région toute proche est un haut lieu consacré aux droits de l’homme : la ville de Champagney, proche de Ronchamp, a en effet rédigé un article demandant l’abolition de l’esclavage dans son cahier de doléances de 1789. Et n’oublions pas le passé minier de la commune, les vestiges d’un des puits étant encore visibles à quelques centaines de mètres de la chapelle.

Je ne nie pas que tout ceci était passionnant, bien évidemment. Je ne suis pas déçu par l’architecture de l’édifice, c’est même une visite que je vous recommande chaudement si d’aventure vous vous baladez du côté de la Haute-Saône. Pour moi, néanmoins, il y avait autre chose, une dimension supplémentaire. J’ai eu le sentiment que le lieu était particulièrement propice au recueillement, à la contemplation. On m’objectera que même si on n’est pas croyant, on peut éprouver ce sentiment lorsqu’on visite n’importe quelle église. Certes. Je reste pourtant persuadé qu’indépendamment du lieu de culte, l’endroit a quelque chose de particulier. Henri Vincenot, dans ses romans, parlait de courants telluriques qui affleuraient en certains lieux, souvent en hauteur, qu’il désignait comme étant l’épine dorsale de la vouivre, ce monstre mythique tapi sous l’écorce terrestre et qui apparaissait dans les légendes sous la forme d’un être mi femme, mi serpent. Tout ça ce sont des histoires. Sans doute. N’empêche qu’on peut croire à l’existence effective de ces points propices, ce n’est pas plus crétin qu'autre chose.

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Commentaires
S
Blasphémateur...je vais en causer deux mots à qui tu sais !
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