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le carnet vert
7 février 2007

olivier

Dans mon bureau, il y a un olivier.

Pas un type qui s’appellerait Olivier, non, le jeu de mots serait un peu facile. D’abord je suis le seul type dans mon bureau, qui d’ailleurs est tout petit, et je ne me prénomme pas Olivier.

Pas un arbre non plus. Je sais que ce serait possible, on voit de tout de nos jours, et je sais que certains pépiniéristes vendent volontiers des oliviers contraints dans des pots étriqués. Je me suis déjà posé cette question, remarquez, de savoir si j’aimerais être l’heureux propriétaire en vrai d’un petit olivier à l’étroit dans son pot. J’ai longtemps hésité, n’est-ce pas, parce que l’olivier est vraiment le plus bel arbre du monde, et puis il a une forte connotation symbolique ; mais d’un autre côté ce n’est pas un végétal qui pousse naturellement dans nos contrées, je veux dire pas extrêmement loin de l’Atlantique, et justement sa valeur symbolique agissait sur moi comme un frein. Je crois que j’aurais eu la sensation d’outrepasser des limites de façon contraire à mon éthique personnelle. Bref la décision fut prise de façon irrémédiable, pas d’olivier chez moi. En plus si j’avais possédé un olivier, il serait resté quelque part chez moi, je ne l’aurais pas exposé au bureau.

L’olivier de mon bureau n’est donc ni un type, ni un arbre. Enfin si, c’est un arbre quand même, mais juste une image, accrochée à la cloison, à moins d’un mètre de mon regard. Un rectangle de petite taille, on va dire environ vingt centimètres sur dix, sur lequel figure la photo d’un arbre de vie. Bon, ne tergiversons pas plus, il s’agit d’une carte postale, qui a été choisie avec soin par son expéditrice, je n’en doute pas, et que j’ai reçue comme une manière de co-incidence, moi qui ai plusieurs fois sillonné des oliveraies aragonaises à la recherche des formes les plus photogéniques. Celui de la carte n’est peut-être pas aragonais, mais il est magnifique tout de même. Un tronc tortueux aux deux embranchements entrelacés à la base, une écorce rugueuse, des trous ça et là, un feuillage bien fourni, pas de fruits encore visibles, en imaginera qu’ils n’étaient pas encore formés au moment de la prise de vue. Le cadrage est serré, de façon à prendre juste la largeur de la souche, et pas plus. L’essentiel de la ramure et du feuillage se trouve par conséquent hors cadre, mais le regard s’en moque, il se concentre sur le tronc. Avec l’aide d’un éclairage latéral que j’imagine assez rasant et qui rehausse la scène d’une tonalité chaude du plus bel effet.

Dans mon bureau il y a un olivier, dans l’admiration duquel je m’évade bien volontiers.

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Commentaires
D
Phil, impossible de faire pousser des oliviers ici. Ils ne tolèreraient jamais nos hivers. Cependant, ils peuplent mon imaginaire et mon domaine de recherche et d'enseignement: la Grèce ancienne!
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P
ce que tu veux. d'ailleurs je peux faire un arboretum.<br /> :-D
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S
Tu veux quoi ? Un cactus ? mdr
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P
Syl, si tu veux que je change d'arbre, tu sais ce qui te reste à faire.<br /> Danaée : j'imagine qu'il n'y en a pas beaucoup vers chez toi.
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D
Oui. L'olivier a une telle puissance évocatrice...
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