économie
J’ai passé (subi) un bac B. Il y a longtemps. Je me demande rétrospectivement pourquoi. Des cours d’économie, il ne me reste rien. Ça m’ennuyait terriblement. En première, ça allait encore à peu près : on traitait alors de la place des familles dans l’économie globale. Que dis-je des familles. On ne dit pas famille, voyons, lorsqu’on veut jouer les économistes, on dit ménage. Bon, ça, ça allait. Ça ne m’intéressait pas plus que ça, mais je comprenais, c’était déjà une bonne chose. En terminale, par contre, les choses se sont sérieusement gâtées. Entre les théories de Keynes, de Galbraith ou de Marx, qui me passionnaient vous imaginez comme, je galérais terrible. L’économies des principaux pays me cassait tout autant les pieds, je voguais de neps en gosplans avec la plus parfaite indifférence. On m’objectera avec justesse que je n’avais qu’à choisir une autre voie. Certes. Yavéka. Sauf que j’avais redoublé ma seconde C sans bénéfice apparent. J’étais parvenu à devenir moyen-moins en maths. C’était du temps des maths modernes, ça. Le pied intégral. Les ensembles de patates aux périmètres mouvants comme des paramécies. Le plus chouette c’était l’ensemble non vide : les profs nous sortaient ça sans rire, sans percevoir le pléonasme, parce que oui, comment un ensemble pourrait être vide. Si c’est vide, c’est qu’il n’y a rien et donc qu’il n’y a pas d’ensemble. J’aime quand même bien ce qui est logique un minimum. Bref passons. Les maths, admettons. Mais alors, pour la physique et la chimie j’ai confirmé sans sourciller ma profonde nullité. Tavéka choisir littéraire, me direz-vous. Ben non. D’abord je n’avais pas encore découvert mon penchant pour l’écriture, ce serait juste un peu plus tard. Et puis avec l’expérience de la seconde, où on passait son temps à décortiquer dans tous les sens du théâtre classique ou des poèmes horriblement pénibles signés Victor Hugo…. La légende des siècles, très peu pour moi. Même si l’auteur avait le bon goût d’avoir été comtois. Donc vous voyez : j’avais procédé par élimination, sans réelle conviction. L’amusant dans tout ça, c’est que le hasard a fait que j’ai lu un bouquin sur le pillage du tiers monde peu de temps avant l’épreuve écrite (je dérogeais parfois à mon habitude de lire des polars, et j’achetais des essais subversifs à la librairie Maspéro), et que le sujet de disserte étant ce qu’il était, j’ai eu l’opportunité de resservir ma lecture récente (en m’y référant scrupuleusement), ce qui a plu au correcteur et m’a valu une excellente note (inespérée). Comme quoi…