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le carnet vert
10 décembre 2006

saint-paul

Lorsque je suis sorti du métro à Saint-Paul, je savais qu’il pleuvrait. D’ailleurs j’avais encore à la main mon parapluie froissé et dégoulinant. Je ne me pressais pas plus que ça, étant en avance d’une dizaine de minute avec ma fille n°3.

Lorsque je suis sorti du métro à Saint-Paul, bien que n’étant pas trop pressé, je me suis néanmoins heurté, après avoir jailli des ineptes portillons, à une petite foule apeurée qui encombrait l’étroit hall d’accès à la station. Le sol était couvert d’eau sale. Les gens se massaient craintivement le plus près possible des murs crasseux, et regardaient incrédules vers le haut de l’escalier.

Je me suis faufilé et j’ai regardé aussi. Il pleuvait des cordes. Et de violentes rafales expédiait brutalement la pluie directement dans la gueule ouverte de la station de métro. Les gens qui arrivaient de dehors étaient à tordre. Un moment de flottement s’emparait d’eux dès qu’ils étaient à l’abri, et ils grossissaient du coup la petite foule qui semblait destinée à vivre là, dans la station de métro Saint-Paul, alors que je me demandais si j’allais vraiment en sortir. Je pouvais réfléchir, oui, j’avais encore quelques minutes de répit.

Lorsque je suis sorti du métro à Saint-Paul, en fait je ne suis pas sorti. Enfin pas tout de suite. En attendant j’observais les gens, même si ce n’est pas trop dans mes habitudes.

Il y en avait des secs et des mouillés, disais-je. Des pressés qui sortaient des portillons d’un pas décidé, on aurait dit que leur avenir en dépendait. Je me demande toujours ce qui peut bien inciter les gens à courir. Quelle tâche essentielle peut bien dépendre de leur célérité ? Il y en avait des encombrés de paquets, de poussettes, de courses diverses. Il y en avait des avinés agressifs marginaux, affublés de chiens, et qui éructaient des invectives incompréhensibles. Il y en avait des marrants, tels ces petites demoiselles qui mimaient l’expulsion d’un balourd à valise les précédant. Il y en avait des ridicules, comme ce grand bonhomme d’un certain âge qui fumait un cigare tout en lisant un journal. Il était habillé très classe, sauf que son pantalon, on aurait dit qu’il avait pleuré pour l’avoir, un feu de plancher pareil. Le pire c’était son chapeau. Le genre élégant, si vous voulez, à part qu’il était tout entier recouvert d’un truc que je n’avais encore jamais vu, une sorte de bâche en nylon noir, un k-way pour chapeaux, quoi.

Puis ma fille est arrivée, nous avons dégainé nos pébroques et nous sommes sortis.

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Commentaires
D
Oui, mais 11 décembre : Saint Daniel !
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P
oh pas si aseptisée que ça, je trouve !
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P
Ce qui nous incite à courir ?<br /> Peut-être la hâte de retrouver le hâvre de paix d'un intérieur douillet loin de tous ceux que tu décris et dont la promiscuité finit par être insupportable...<br /> <br /> Ouf enfin rentré pour lire ma blogline et écrire à quelques uns...<br /> <br /> Une communication asseptisée en bref !<br /> <br /> Regrettable mais on fait c'qu'on peut !<br /> <br /> amitiès<br /> <br /> P@sc@l
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S
Quelle célérité à poster aussi ! ;-)<br /> Ce qui incite les gens à courir ? La poursuite du temps qui passe !
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