plantation

13 novembre 2006

Tandis qu’un vent triste roule de lourds nuages tristes à en donner le vertige, un vent chaud d’arrière-saison qui balaie les feuilles tombées, je creuse un trou.

J’ai choisi un endroit théoriquement bien exposé au soleil. Je dis théoriquement parce qu’il fait présentement gris et mouvant à en donner le vertige. Enfin je sais bien que l’endroit est exposé en plein soleil. Sauf peut-être en fin d’après-midi, l’été, où l’ombre du noisetier s’allonge un peu de ce côté. Rien de bien méchant.

J’ai donc choisi de creuser un trou près de la souche du poirier qui a crevé je ne sais pourquoi il y a quelques années. J’ai arraché quelques herbes parasites, quelques solidages aux racines entremêlées. Je me suis muni d’une pelle et je creuse. Oh, pas très profondément, je ne pourrais pas, le terrain est trop gras en ces temps humides, et trop pierreux. Dans le trou je verse du terreau. Je débarrasse la plante de son godet de plastique, je la dispose sur le terreau, j’en rajoute un peu, et je comble tout autour avec la terre collante, je tasse un peu, et voila.

Plus tard je lis la fiche technique de la plante, j’apprends que le feuillage est odorant quand on le froisse, je repense à la plante et je me dis qu’il faut avoir envie de froisser quelque chose d’épineux, ou alors c’est qu’on n’a pas fait exprès. Oui, parce que les feuilles sont épineuses, un peu comme celles des mahonias, et la tige est également fortement épineuse, et voila que plus tard, si tout se passe bien, nous aurons un arbuste de peut-être trois mètres de hauteur, si, si, cela arrive, parait-il, derrière lequel les enfants n’iront pas se cacher, sous peine de vilaines griffures. Et peut-être aussi que, si tout se passe normalement, mais vous savez je n’ai pas spécialement la main verte, dans deux ou trois ans nous pourrons faire notre première récolte de poivre de Sichuan.

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