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le carnet vert
9 septembre 2006

sur la photo

Texte déjà publié dans « Paroles plurielles »

Sur la photo, tu souris. Une mèche de cheveux fous balaye ton visage. Est-ce cela, ou bien le soleil, qui te fait les yeux mi-clos ?

Tu portes un pull de grosse laine chinée que tu as tricoté toi-même ; tu es une experte des aiguilles.

Tu souris.

Ton sourire est un sourire d’amoureuse, je le sais, qui se donne avec naturel au photographe. C’est aussi un sourire espiègle, on imagine presque un éclat de rire enfantin. Tu n’as pas vingt ans.

Ton sourire est une promesse, tandis que devant moi tu caresses cet arbre. T’es tu dissimulée et t’ai-je découverte ?

Tu caresses cet arbre d’une main, mais tout entière tu es lovée contre lui. Tu n’y songes pas, mais ton gros pull sera sale, tu auras de la peine à le nettoyer, tu n’y as pas pris garde, mais tu vois bien que c’est un résineux, non ?

Quelle sorte de résineux, pourrais-tu me demander. Je ne sais pas. La photo n’en montre pas assez, je vois juste quelques branches, des aiguilles indistinctes, et de l’écorce. Je devrais savoir, bien sur, je connaissais ce bois par cœur, j’y passais tous les jours pour aller à la gare. Mais non, je ne sais pas. D’ailleurs on s’en fiche, l’important c’est ton sourire, pas l’arbre. Un sourire qui inonde l’image de lumière.

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Commentaires
P
Et tendre, et romantique à souhait.<br /> Tiens est-ce que les d'jeuns le sont autant ?
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S
encore un très beau texte que tu nous donnes à lire !<br /> Lumineux comme le sourire.
Répondre
le carnet vert
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