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le carnet vert
10 août 2006

rosette

Un lundi matin un peu grisâtre. Fille n°2 et moi avions dormi chez les cousins. Puis nous nous étions mis en route assez tôt afin de ne point être surpris par les encombrements éventuels : nous avions rendez-vous.

J’aurais voulu m’attarder un peu plus, m’arrêter, contempler la rivière de plus près, me laisser emporter en songe par son lent mouvement. J’aurais voulu m’enfoncer dans les ruelles commerçantes de Neuville. Inutilement sans doute, puisqu’on était lundi. J’aurais voulu scruter les feuillages naissants dissimulant parfois la vieille église romane de l’île Barbe. J’aurais voulu chercher la rue pentue qu’autrefois nous dévalions depuis Caluire, à l’arrière de la R14 de notre cousin, à chaque fois j’en avais le vertige. J’aurais voulu arpenter longuement les quais de Saône.

Mais nous n’avions pas de temps pour tout cela : nous avions rendez-vous.

Plus vite que j’aurais cru, pourtant, nous étions arrivés à bon port. Je rangeai la voiture blanche dans le parking de la gare Perrache, et nous partîmes à la recherche de l’école. Lorsque nous eûmes localisé l’établissement, je regardai ma montre : il nous restait près d’une heure, le temps de faire un tour dans le quartier et revenir.

J’étais en plein dans ma période romane, j’aimais, et j’aime toujours, ces vieilles architectures courbes polies par les siècles, ces sculptures naïves ornant porches et chapiteaux : je ne me lassais donc pas d’admirer l’église d’Ainay, où je me proposais de revenir ultérieurement muni de mon Nikon.

Les agents municipaux nettoyaient à grande eau la petite place donnant sur la rue Victor Hugo. La ville se faisait propre. Je me souvenais d’un été d’il y a quelques années, lorsqu’à peine sortis du parking de la place Bellecour, nous avions été alpagués dans cette rue par des demoiselles qui procédaient à un sondage. Je ne me souviens plus du sujet des questions, c’est Elle qui avait été sollicitée. Il me semble bien, même, que le questionnaire s’adressait aux dames exclusivement. Bref, on nous avait fait monter dans un appartement confortable et la chose avait pris un certain temps, pendant lequel j’avais dû copieusement m’ennuyer.

Avec fille n°2, nous avions donc fait quelques pas dans cette rue Victor Hugo, puis, déçus par l’effet lundi matin, avions bifurqué quelque part sur la droite, puis encore à droite. Ou à gauche. J’ai oublié. Et miracle, j’avais déniché, enfin, une charcuterie ouverte. Oui parce qu’en plus d’accompagner ma fille à son rendez-vous dans sa future école, j’avais été également investi d’une mission d’importance capitale : faire l’acquisition d’une rosette. Voila que pendu en rang au dessus de l’étal le bonheur nous narguait. De magnifiques spécimens de belle taille, renflés à la base comme il se doit, là où la chair avait dû se tasser peu à peu. J’étais entré et, au diable l’avarice, j’en avais choisi une assez dodue, qu’on m’avait enveloppée dans un papier blanc, et qui dépassait encore allègrement du sac en plastique fourni par le commerçant. Je peux même vous dire qu’une rosette entière de taille respectable, ça pèse finalement assez lourd, quand vous arpentez la ville avec cette sorte de denrée à la main. On n’avait d’ailleurs pas tellement le temps de repasser à la voiture avant le rendez-vous, si bien que j’y suis allé armé de mon saucisson, que j’essayais bien de dissimuler comme je pouvais, mais tu parles, un engin de plus de trente centimètres ! Bon, et bien si cela a gêné, ou amusé quelqu’un, on n’en a rien su, et ça ne nous a pas empêchés de visiter jusqu’à la bibliothèque et à la salle informatique de l’établissement, faisant fi des regards envieux des étudiants.

Après cela, ce n’est pas que porter une rosette me donnait particulièrement faim, mais l’un dans l’autre il était midi. Nous avons donc craqué pour une assiette de ravioles du Royans sur une place dont j’ai oublié le nom, et damned, je n’ai pas de plan de Lyon à portée de main… Bref la place qui est séparée de Perrache par des jardins.

Ensuite il était bien temps de reprendre la route, et plus exactement l’autoroute. Je crois qu’il y avait encore un peu de neige sur les hauteurs du Pilat.

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Commentaires
S
Oh Pascal....... ! <br /> shoking !<br /> <br /> Sylangeinnocente
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P
C'est fou comme une rosette de près de 30 cm et d'un bon poids peut révéler ton manque d'exhibitionnisme... (sourire)<br /> <br /> Pardon ! Je sors ! (comme on dit !)<br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> P@sc@l
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S
Phil : Voilà une EXCELLENTE NOUVELLE ! Je note !<br /> <br /> Pralie : Non, j'a fait exprès pour voir si Phil allait me le faire remarquer....mais c'est toi qui ka fait ! mdr
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P
Aaaah quelle plume, décidément ! en lisant le texte, je n'étais plus chez moi, il me semblait que j'étais avec vous deux, tiens même que je te taquinais au sujet de la rosette :-) (euh ça t'étonne ?)<br /> Je vois que Syl n'a pas donné le nom de la place qui est séparée de Perrache par des jardins <br /> ;-)
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P
j'aime cette ville, oui. <br /> la date évoquée me va, et à Elle aussi.<br /> ;-)
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