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le carnet vert
17 mars 2006

avant le tournoi

De bon matin je me lèverai. Je boirai mon bol de café avec des petits pains au lait que ma maman aura achetés exprès pour moi au supermarché (ça fait bondir mon Elle, ça, mais on s’en fout elle ne sera pas là). J’aurai aussi droit à un verre de jus de pamplemousse qu’elle aura pressé exprès pour moi. Et il y a une chance sur deux par contre qu’elle ait oublié de m’acheter des yaourts blancs. Au supermarché. Il y aura donc une chance sur deux pour que je m’en passe, et je ne dirai rien.

Ainsi levé et rassasié, puis lavé, habillé et tout ça, je serai fin prêt.

Avec mon père, nous descendrons tranquillement à pied jusqu’au lieu du tournoi. Je sais où c’est, mais je ne connais pas la salle, ce n’est pas là qu’on joue d’habitude. Dans le hall (enfin je suppose que c’est dans le hall) des grappes de gens seront agglutinées devant les listes de joueurs afin de voir leurs numéros de table. Un léger découragement assombrira alors fugitivement mes pensées, ça m’agacera d’avoir à jouer des coudes pour voir ma place, je ne pourrai pas non plus lire par-dessus les têtes, de loin je ne vois rien, c’est écrit trop petit.

J’entrerai dans la salle. Je serai saisi par le brouhaha des conversations. Je regarderai autour de moi, des fois que je repère des visages connus. Mais comme je ne serai pas dans ma région habituelle, il y aura peu de chance. Je me dirigerai droit vers la buvette, parce que c’est la tradition, on nous offre un café de bienvenue (j’espère que ce ne sera pas du soluble), je saluerai les dames qui seront derrière le bar et qui sont certainement des copines de mes parents, si ça se trouve on me reconnaîtra, va savoir. Puis je trouverai ma place, je mettrai ma veste sur le dossier de ma chaise et je m’assiérai, non sans avoir salué mes voisins de galère s’ils sont déjà arrivés. Si j’ai de la chance ces derniers seront peut-être enclins à tailler une bavette avec moi. Ces échanges bouchers nous permettront d’oublier l’inévitable stress d’avant les parties. A un moment ou un autre mon père (qui fait partie de la logistique) viendra me souhaiter bonne chance.

Bon, ce n’est pas le tout, mais l’heure du début approchera, aussi me faudra-t-il penser à me préparer. De ma sacoche je sortirai mon jeu magnétique, et un stylo. Bleu (ou noir, mais mon stylo à moi écrit bleu). Attention, hein, on n’a pas droit au rouge ni au vert : c’est réservé aux correcteurs et contre correcteurs (comme autrefois à l’école). Ni au crayon de papier, pour des raisons évidentes. Je mettrai la grille de jeu à plat devant moi, le support des lettres légèrement sur la gauche, et la dizaine de pastilles rouges qui me servent de repères sur la droite. Ce sont des petits ronds magnétiques que j’ai découpés au compas dans des départements qu’on trouvait autrefois dans les boites de « cordon bleu » et que les filles appliquaient de façon anarchique sur le frigo. Évidemment elles n’ont jamais été fichues d’avoir la France entière. Pourtant elles en ont bouffé des cordons bleus. Et maintenant y a plein de taches désordonnées sur ce frigo, m’enfin. Oui ça me fait râler, et que celui ou celle parmi vous qui n’a jamais eu son frigo constellé de départements de cordons bleus ou d’autres cochonneries magnétiques du même acabit me jette la première pierre. Bon, revenons à nos moutons : ces petits ronds, Elle les a amoureusement recouverts de vénilia rouge, ça fait bien plus classe, et surtout c’est plus visible sur la grille de jeu. Elle a fait ça pour moi, oui. Complètement désintéressée. Parce que je peux vous affirmer que mes performances dans les tournois de scrabble, elle s’en moque éperdument. Au contraire, quand il y a des épreuves qualificatives à quelque chose, elle fait grise mine si d’aventure je passe le cap. Bon, cette fois, pas de danger, c’est un simple tournoi, rien de plus. Revenons donc à nos moutons, disais-je. J’aurai donc étalé tout le fourbi devant moi. Je prendrai un paquet de bulletins, je marquerai mon numéro de table sur chaque bout de papier, dans le cadre dévolu à cet effet. Sur le premier je mettrai aussi mon nom et mon numéro de série, ça permettra à mon arbitre de vérifier sur sa liste que je suis là.

Au fur et à mesure qu’on approchera de dix heures, les conversations se feront plus éparses, de ci de là, le stress commencera à prendre le dessus dans la salle, on remarquera même des gens en train de réviser des listes de mots exotiques, des fois que ça servirait à quelque chose.

Et puis le président du club qui reçoit s’emparera du micro pour souhaiter bienvenue à tous etc… Après quoi un silence éloquent retentira, jusqu’à ce que l’animateur de la première partie du tournoi lance la phrase fatidique, voici votre premier tirage.

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Commentaires
P
Syl : merci;<br /> Choubine : de scrabble aussi ?
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C
Amuse-toi bien, phil! (Mon frère aussi participe à des tournois, ces temps-ci.)
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S
ok, je n'oublierai pas de te le rappeler ;-)<br /> <br /> Bon trajet pour demain !
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P
Pralinette, merci. Pour le stress, no problem, c'est dix minutes avant le machin, pas plus ;-)
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P
Ben c'est bien d'aller se faire dorloter par la moman, point trop n'en faut mais de temps en temps c'est bien. Profites-en... Et bon tournoi, je sens comme un petit stress, là ;-)
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