sous les pavés, la plage
Tout à l’heure, j’ai eu l’impression de rajeunir de quarante-sept ans. Je n’en ai pas spécialement envie, d’ailleurs. Retomber en enfance n’est pas une perspective réjouissante. La vue d’un pavé autobloquant en béton rosâtre, évadé de sa structure d’origine pour être posé en contrebas du perron de la Boîte, m’a replongé un instant dans l’ennui d’un printemps chaud, alors que le lycée avait été déserté. J’ignore qui s’est débarrassé du pavé à cet endroit, et pour quelle raison, la cour d’honneur n’étant pas pavée mais goudronnée. Pour le lancer à la figure de qui ? Je n’ai pas investigué dans la cour de derrière pour tenter de trouver l’emplacement d’un pavé manquant. J’ai préféré faire ma promenade digestive habituelle, avec en tête le souvenir de quelques slogans soixante-huitards. Et je serais bien curieux de savoir si, sous les pavés autobloquants, la plage !