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le carnet vert
2 juin 2014

ophrys abeille

 

Un jour de cerises, un jour de fraises. Un jour de toiles et de jardin. Un jour de rencontre. Des images se gravent. La mémoire emmagasine. On nous dit les roses et les ancolies, les euphorbes et les nepetas. Les insectes butinent en masse. La campagne vit encore. On s’attarde au chevet d’une verveine de Buenos Aires. Nous faussons compagnie à notre guide : il y a plus passionné que nous. Nous préférons nous égailler dans une vaste prairie. De jeunes tilleuls ont été plantés. On imagine déjà leur manière d’embaumer l’espace, dans quelques semaines. Une parcelle de terrain de forme vaguement ovale a été épargnée par la tondeuse. Parmi les hautes graminées s’élancent par dizaines des hampes joliment fleuries : des orchidées sauvages ! Ophrys abeille. D’un seul mouvement, Elle et moi nous agenouillons. Non, n’ayez crainte, nous n’allons pas prier. Mais juste dévoiler les mufles de nos Nikon. L’œil heureux dans le viseur. Le déclic allègre. Ce jardin est une mine. Intrigué par notre attitude, le maître des lieux nous rejoint. Nous lui disons notre affection pour les orchidées. Il nous raconte la maison, la propriété, le jardin. Nous promettons des photos. Nous nous découvrons des connaissances communes, une huilerie artisanale, dans le jardin devenu coquet gisent encore ça et là des meules. Rien de si étonnant, le pays est vaste ou petit, question de point de vue. À travers le crépi fatigué de la façade, au-dessus d’une porte, on devine une ancienne croix grossièrement tracée à la chaux. Il se peut que cette grande maison, située non loin de la grand route, ait été autrefois un hôpital, d’où la présence de ce signe. Pourquoi pas. Il se peut aussi qu’il se soit simplement agi d’éloigner le mal, comme cela se faisait à grands renforts de croix chaulées sur une majorité de maisons paysannes. Je regarde ma montre. Il est largement temps de déjeuner. Nous n’avons pas vu le temps passer. Un festin de fraises et de cerises nous attend sur la table de notre jardin.

 

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Commentaires
C
Entre fleurs et terreurs du passé, une belle évocation. Je trouve que les orchidées sauvages méritent bien qu'on s'agenouille devant elles. Avec ou sans Nikon limier.
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F
Jolie balade!<br /> <br /> dimanche, nous avons visité les jardins du chateau de Viven par chez nous, beaucoup de roses, un beau potager soigné mais pas trop. Une bouffée d'oxygène après 3 jours de travail intenses!
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