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le carnet vert
7 novembre 2013

voyage au coin de la rue

Dimanche j’ai voyagé. L’autre jour aussi, je ne sais plus lequel, celui où nous avons acheté des gâteaux.

Dimanche je suis allé au parc. J’ai couru. J’ai craché mes poumons, comme on dit. À chaque tour de piste je me suis répété que je n’ai plus vingt ans. Je devrais dire trente, plutôt. Les gens de vingt ans courent peu dans les parcs. Le parc est pentu, aussi, voilà pourquoi c’est de plus en plus difficile à mesure qu’on avance. Quand ça descend, je n’ai pas de problème.

L’autre jour aussi, je suis allé au parc. Je suis tombé amoureux d’une feuille. Je l’ai photographiée en contrejour. Une belle feuille de platane. Une belle feuille d’automne. Jaune orange, avec un liseré vert.

De retour du parc nous avons traversé le périph. De l’autre côté, c’était chez nous. Et c’était ailleurs aussi. C’est à cause des mots. L’autre jour, il faisait beau et doux. Nous flânions. La vitrine de la pâtisserie attira notre œil. Nous entrâmes choisir des gâteaux. La jeune vendeuse ne parlait quasiment pas le français. Elle vendait des pâtisseries exotiques. Voilà, avec les mots chantants,  la raison du voyage. Nous avons jeté notre dévolu sur des bolos de arroz. Sur d’autres friandises aussi, dont j’ai oublié le nom. Plus tard, avec le café, Elle et moi nous sommes régalés.

Alors dimanche, tandis que j’avais le souffle court et les mollets en flanelle après avoir avalé cinq tours de parc à un train d’enfer de sénateur, je n’ai pas refusé le détour par la pâtisserie. Un attroupement endimanché se tenait devant la vitrine, devisant haut et fort en portugais. Nous allions tourner au coin de la rue, nous étions presque chez nous, mais tous ces gens parlant une langue étrangère agissaient sur nous à la manière d’un aimant. Nous sommes entrés avec les autres. Pour le plaisir de la découverte, comme si nous étions ailleurs, en voyage. Comme si nous faisions la promenade dominicale, noyés dans la foule bruyante et parfumée, sur une place de Burgos ou de Palencia. La jeune vendeuse portugaise nous a reconnus. Elle nous a souri. Nous n'avons pas plus que l'aute jour compris ses mots, mais cela n'empêcha pas que, plus tard, nous dégustâmes de nouveaux bolos de arroz tout en lisant une nouvelle où il était question de Lisbonne et de tramway.

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Commentaires
C
Je me souviens m'être laissé emporter par des mots étrangers, de je ne sais quelle langue (je n'ai compris qu'un mot : whisky), le temps d'un trajet dans le métro parisien.
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C
C'est ce petit intermède des bolos de arroz qui m'a fait sourire et donne une belle couleur - exotique ? - à ton texte.
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C
Un beau voyage sinueux qui nous emmène loin - comme tout ce qui sait sinuer.
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J
Ah, la langue... C'est vrai qu'elle peut nous faire voyager. Mais ici, au Québec, ça peut aussi dégénérer quand les nouveaux arrivants ne prennent plus la peine d'apprendre le français mais seulement l'anglais. <br /> <br /> Quand ça devient politique, c'est moins poétique.<br /> <br /> Mais de ton côté de l'océan, sous ta plume, c'est une autre musique!
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C
Le voyage est au bout de nos semelles :-)<br /> <br /> Je cours aussi un peu, mais pas d'île de la tentation dans les parages,la première pâtisserie est à 8 km, et je ne tiens pas encore la distance ^^.
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