rentrer
Des pages se tournent, des portes se ferment, des objets rebondissent, on fait fi des habitudes. Les mondes changent. Les petits comme les grands. Il faut apprendre à regarder différemment. Avec ou sans lunettes. Le temps a changé, aussi. Pas la météo, il fait toujours aussi sec. Mais ce qui fait qu’un matin au réveil, on regarde dehors et on remarque soudain que la lumière est nouvelle, faite d’un bleu délicat égayé ça et là par quelques touches de fauve. Les ombres s’allongent et s’allègent. Il n’est plus nécessaire de déplacer la table du jardin. On peut laisser au clou les chapeaux de paille. Les guêpes tournent encore autour de la jatte au raisin. On les chasse d’un revers. On grappille un grain de muscat. On s’en délecte. Un petit vent frais se lève, agitant mollement les feuilles du cerisier, alors on se couvre un peu. On ne dira rien de la rentrée, la presse s’en charge, il parait même que c’est l’information essentielle du moment. Quoi qu’il en soit, septembre est là.