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le carnet vert
15 janvier 2012

soleil d'hiver (2)

Le gris étale qui inonde ma fenêtre d’une clarté plus que ténue me rappelle ma déconvenue de la veille, quand j’observais le soleil rougir et disparaître obstinément derrière l’horizon, alors que nous avions projeté une promenade vespérale en croisant les doigts, affirmant à qui voulait bien le lire que nous ne nous ferions pas prendre de vitesse par la nuit.

Et bien si.

Je veux dire, oui la nuit nous a bien eus. C’est la faute aux soldes. Parce que j’avais admis que, pour une fois, le travail pourrait bien attendre, il faisait si beau, alors Elle pourrait venir me quérir à la porte du bureau à seize heures pétantes. J’avais plié bagages et j’attendais les bras croisés que le téléphone lance son joyeux trille, Elle m’annonçant enfin qu’elle était en bas. Ça a duré trois quarts d’heure. Bon je galèje, personne n’est obligé de croire sur parole ce que j’écris. En particulier j’ai autre chose à faire que d’attendre les bras croisés. Mais n’empêche que ma déception était grande. Quelle idée aussi d’aller faire les courses avec notre fille numéro 1 et nos petits-enfants le premier jour des foutus soldes.

Je passerai sur les inévitables encombrements accompagnant les soldes. Je voyais décliner l’astre dangereusement, et mes espoirs de promenade par conséquent. Je devais être découragé, je ne sais pas, toujours est-il que je n’étais même pas tenté de pester contre les inévitables lambins motorisés, tellement nombreux. De toute façon c’est Elle qui conduisait, et je n’avais aucune envie qu’elle bousille ma bagnole pour si peu, la sienne étant déjà au garage depuis pas loin d’un mois, le moteur plié après être tombée dans un trou d’eau un jour de tempête. S’offrait à nous un dilemme : faisions nous d’une traite la vingtaine de minutes qui nous séparaient de notre village, ou passions nous d’abord à la pharmacie. Étant de moins en moins enclins aux déplacements inutiles, nous optâmes bien sûr pour la deuxième proposition, sachant très bien qu’en dépit de la célérité de la laborantine, le soleil continuait de décliner vertigineusement et qu’il n’y avait pas de pièce à y coudre.

Alors que nous étions dans la dernière ligne droite, c'est-à-dire sur une petite route tortueuse et pleine de trous, mais tellement jolie, menant au village ; alors que nous observions le rouge du soleil ourler une dernière fois le haut des arbres lointains ; nous nous disions qu’il faisait bien encore assez clair, nous nous passerions d’appareils photos, nous partirions par les chemins en tenue de ville, nous efforçant d’éviter les endroits trop boueux ; nous nous disions même que nous nous contenterions de faire le tour du village, juste ça, dans l’air frais du soir, je relèverais le courrier plus tard.

J’ai ouvert la porte de la maison, nous sommes entrés, nous avons posé nos sacs, nous manteaux, les objets achetés en solde, bref tous les trucs inutiles pour la promenade, nous nous apprêtions à…

… et c’est alors que le téléphone a sonné. C’était notre fille numéro 3. Après ? Il faisait nuit.

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Commentaires
P
Le train, l'avion, le vélo, le dos de chameau... les possibilités sont immenses ! :) Oui, tiens, vous venez bientôt ?
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P
Fabienne : oui, hein.<br /> <br /> Aline : ah, ça te fait rire, que la bagnole soit en panne depuis un mois ? Et si on voulait te rendre visite, on ferait comment ? :-)
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P
Ah quand ça veut pas l'faire, ça l'fait pas ! mdl ! <br /> <br /> J'ai bien rigolé en lisant ce billet.... le trou d'eau qui plie la bagnole et tout et tout ! (oui je suis moqueuse, mais suis pas la seule !) :)
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F
Faites des gosses, tiens!!!
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