Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le carnet vert
27 janvier 2011

blues framboise

Aujourd’hui je suis rétif. Ou vide. Ou blues. Je ne sais pas. Cette page était blanche et se parsème au fur et à mesure de quelques mots sans suite.

Cinq minutes ont passé.

Je suis resté immobile. J’ai contemplé sans la voir la page presque blanche. Je n’ai pas encore décidé si je vais l’effacer ou continuer à la noircir.

Blues.

Je n’ai même pas idée de ce que j’aimerais entendre. Je voudrais du calme. Me détendre. M’allonger nu sur le lit. Laisser la sueur s’assécher. Fermer les yeux. M’enfoncer dans le matelas comme je me suis enfoncé dans les galets. La fenêtre serait ouverte. J’entendrais les autos chuinter sur la route. Avec cette chaleur le goudron fond. Parfois un chien aboierait et ça m’agacerait. L’aboiement d’un chien est un bruit intempestif et inutile, je crois. Parfois je ne capterais plus que le vacarme des tourterelles. Croyez moi, lorsqu’elles s’y mettent à plusieurs, ça fait du bruit. Et puis le chardonneret. Ou les cigales. Alors le vent.

Blues.

Peut-être qu’il me viendrait des mots que j’aurais envie d’assembler comme des notes. Je n’ai d’ailleurs aucune idée de la façon dont on assemble les notes et je ne tiens pas à le savoir. J’aime écouter, c’est tout. J’aime. En dépit des déperditions et des grillons.

Blues.

Mon état d’esprit. Quand les questions sans réponses se font trop nombreuses. Quand mon équilibre me semble soudain bien précaire, qu’il suffirait d’un souffle ténu pour me faire tomber du fil.

Blues.

Alors s’occuper les mains, laisser les idées au vestiaire. Peut-être que quand je rentrerai, ce soir, je me munirai d’un bol, un grand, ou alors d’un petit saladier, et que j’irai récolter des framboises. On les a oubliées, à vrai dire. J’ai constaté ça en attachant mes tomates hier soir. J’avais les doigts tout verts. Et musqués de cette odeur forte des tiges de tomates. J’ai cueilli quelques framboises. Je les ai laissées fondre sur ma langue. J’ai senti les petites perles éclater et le jus se répandre. J’ai fermé les yeux.

Y avait-il du vent ?

Juin 2010

Publicité
Publicité
Commentaires
L
En tout cas, imaginer le goudron fondre, un jour comme aujourd'hui où il fait si froid, ça réchauffe. Et puis les framboises....
Répondre
le carnet vert
Publicité
Archives
Newsletter
14 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 145 957
Publicité