après l'orage
Après l’orage nous marchions.
C’est parce que soudain le ciel avait été nettoyé. Nous avions envie d’air. Alors marcher, oui.
Ce n’est pas difficile. Il suffit de traverser la route et d’emprunter le chemin, presque en face de la maison.
Nous avons regardé la météo. Maussade. Ça ne finira donc jamais. Alors autant en profiter. Autant marcher un peu.
Après la journée.
Après le repas.
Après la météo.
Après l’orage.
Marcher. Alors nous marchions.
L’herbe du chemin était déjà sèche. L’œil épousait les courbes douces de l’horizon. Le paysage n’est jamais plat.
L’œil épousait les lignes sinueuses et parallèles des sillons semés de maïs.
L’œil épousait la moire réséda des champs d’orge doucement agités par le vent. L’été n’était pas loin. Peut-être un espoir de beaux jours installés durablement. Pour l’heure le paysage était encore vert, il convenait de s’en contenter. Pour l’heure l’air du soir était frais. Et le vent.
Nous sommes arrêtés pour examiner des fleurs d’un peu plus près. Des orchidées sauvages. Je les aime. Orchis tacheté. Orchis verdâtre. Et puis des hélianthèmes. Et des fleurs blanches en quantité, de minuscules fleurs en étoiles sur des tiges assez hautes et fortes, que je ne suis pas parvenu à identifier en feuilletant ensuite mon livre d’images, un ouvrage assez sommaire, certainement. Et d’autres encore, qu’Elle a repérées, que nous ne connaissions pas non plus et qui, toujours d’après ce livre, auraient pu être du réséda.
A un moment nous avons tourné sur la gauche et nous nous sommes vus au sommet du pays, face au vent. J’ai aimé ce vent, qui venait du nord ouest, et me frappait en pleine poitrine.