Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le carnet vert
21 septembre 2009

une pause entre deux courses

Nous avons traversé la rue pour voir ce que proposait la carte du café cubain.

Les deux tables en terrasse étant occupées, je me suis dit qu’il nous faudrait entrer, même si c’était un peu dommage tant il faisait beau.

Dans la pénombre d’un des salons, j’apercevais un homme seul qui lisait un journal tout en fumant un cigare.

Rédigée en espagnol, la carte offrait un grand choix de cocktails à base de rhum (de ron) et cet exotisme de bon aloi me paraissait alléchant. J’en aurais profité pour t’offrir un cigare, j’ai lu dans le guide que c’était l’endroit idoine pour ce genre de plaisir, ils écrivaient même que le cigare au féminin, c’est la grande classe. Comme tu ne manques pas de classe, j’en ai tiré les conclusions qu’il fallait. Et même si tu ne fumes ordinairement que de simples cigarettes, j’aime te regarder fumer, c’est ainsi. Que ce soit politiquement et médicalement correct ou non.

Tu as dit que si tu buvais du rhum tu allais être pompette, que ce n’était pas le moment, qu’il nous restait encore des courses à faire et que tu préférais boire une bière à la terrasse d’une brasserie, sur le boulevard.

Je n’ai rien dit pour le cigare, et bras dessus, bras dessous, nous avons tourné le coin de la rue.

Nous avons choisi une table libre à une terrasse un peu moins bondée que les autres, nous goûtons peu la promiscuité. J’ai commandé deux blanches, qu’on nous a servies presque aussitôt, agrémentées de la rondelle de citron d’usage.

Nous nous sommes recueillis dans le plaisir de la première gorgée. Ce n’est pas un vain mot, on a même écrit là-dessus, c’est dire. Je dirais même que le plaisir pur intervient avant la première gorgée, au moment précis où tu sens le friselis de la bière te titiller la lèvre supérieure, tandis qu’un peu de mousse te dessine une éphémère moustache.

Puis tu as allumé une cigarette.

Je regardais ton profil, et puis les chaises rouges de la terrasse, nos verres de bière couverts de condensation, ta main tenant la cigarette. Tout cela dans le contre jour. Je voyais là de la beauté. Je tenais mon moment de plaisir. De mon sac j’ai sorti l’appareil photo. J’ai tenté de cadrer ton profil en contre jour, avec les verres de bière translucide, et ta main tenant la cigarette. Tu as dit que non, non, tu ne voulais pas qu’on voie la cigarette sur la photo (était-ce éthiquement incorrect ?). Je note que sans cela tu me laissais faire, j’en étais heureux. Alors j’ai déclenché.

Sur l’écran de l’appareil, on apercevait nettement la cigarette, et la volute bleutée qui s’en échappait. Et tant pis. Je ne t’en ai rien dit. D’ailleurs j’ai effacé l’image aussitôt. Elle était ratée. Trop sombre. A cause du contre jour.

Copie_de_P1080877

Publicité
Publicité
Commentaires
P
oups merdum damned.<br /> excuse moi, Nath.
Répondre
G
Pas une note pour moi en ce moment, 6 fois le mot cigarette !!!!!!!!!!!!!!! arghhhhhhhhhhhh
Répondre
P
ben oui. Mais je suis incorrigible.
Répondre
W
Dommage... ça se corrige aujourd'hui !
Répondre
le carnet vert
Publicité
Archives
Newsletter
14 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 145 959
Publicité