fou rire

Me voici soudain pris de fou rire. Une chose qui n’est pas mon habitude. Lorsque ça arrive, c’est en général un effet secondaire de la lecture. Pour moi il n’y a pas de bonne lecture sans un trait d’humour. Le problème c’est qu’on ne sait jamais quand l’hilarité va se déchaîner, étant entendu que les ouvrages destinés à faire rire atteignent rarement leur but. Ou le résultat obtenu n’est pas à la hauteur de leurs ambitions. En tous cas, que je rie quand je lis, ça énerve Elle, qui se demande (et me demande) à chaque fois pourquoi mon corps se secoue convulsivement, sachant à l’avance qu’elle ne trouvera rien de drôle lorsqu’à son tour elle se plongera dans la lecture du même ouvrage.

Mais cette fois, il ne s’agit pas de lecture. D’abord je suis seul, alors je peux me marrer tant que je veux, et même bruyamment si ça me chante, ça ne dérangera personne. Je suis entrain d’écouter les informations sur une chaîne périphérique. Oui, la radio du service public est en grève parce que notre bien aimé président de la république a décrété qu’il n’y aurait plus de pub dans l’audiovisuel public. Personnellement, tout en étant conscient des problèmes de financement que cela va générer, j’aurais tendance à trouver satisfaisant le fait qu’on soit enfin libéré du joug du crétinisme publicitaire. Et je ne suis pas convaincu que la qualité des programmes s’en trouvera fortement altérée. Enfin on verra bien.

Bref j’écoute présentement un animateur que je ne connais pas, sur une radio sujette au crétinisme publicitaire que je n’écoute jamais, et que j’ai captée en trifouillant le bouton du poste, parce que j’en avais assez d’entendre de la musique anonyme, je souhaitais être informé. Ledit animateur n’a pas l’air d’être spécialement un rigolo, et c’est pourtant ce qu’il dit qui déclenche mon rire : il annonce qu’un attentat a eu lieu quelque part en Corse, prenant pour cible un quelconque édifice symbole de l’état. Jusque là, rien de drôle, même si on n’a à déplorer aucun blessé. Là où ça se corse, si on peut dire, c’est quand j’entends l’information suivante, en lien avec ce qui vient d’être dit, à savoir que Michelle A., ministre, a déclaré qu’il s’agit d’un acte lâche, qu’elle condamne fermement. Sur ce, l’animateur enchaîne sur un autre sujet n’ayant rien à voir.

C’est là qu’un fou rire inextinguible m’assaille. Car d’une part, présentée comme elle l’est, l’information (la déclaration ministérielle) en tant que telle est débile, tant elle n’apprend rien à personne, et d’autre part la condamnation verbale de l’acte me paraît une réaction bien dérisoire. Des mots, en somme, rien que des mots.

Comments

[alainx]

un acte lâche... C'est un acte qui manque de vigueur,qui n'est pas assez serré. un truc mou en quelque sorte...
Et si c'ess mou... Forcément c'est Corse !! on sait bien qu'ils sont tous flasques et non travailleurs !!! ;)))

l'attentat aurait dû être plus fort, plus vigoureux !
autrement dit, elle condamne qu'il n'ait pas eu plus de puissance...

Merveilleuse Michelle !
toujours le mot pour rire en effet !!

[TJ]

et encore! il n'y a pas eu de page publicitaire entre deux!