béton
En ville, ils construisent un nouveau théâtre. Ça fait maintenant des années que ça dure, qu’on a fait un trou à grand renfort d’explosions gigantesques qui faisaient trembler le bâtiment où je travaille, pourtant c’est du solide, du monument qui a traversé les siècles sans une égratignure. Puis on a fait des fouilles archéologiques sur le site, on y a peut-être trouvé des trucs, je n’ai pas bien su. Puis le béton s’est lentement dressé hors du trou, tout hérissé de ferraille rouillée. Puis le béton a envahi l’espace visuel, il a bouché l’horizon, ajoutant sa grisaille propre à celle de la météo. Et voilà que maintenant, subrepticement, pendant mes vacances, le parallélépipède de béton a été peint de jaune citron sur une face, puis agrémenté de bizarres dents de métal brillant. Du coup, je me demande de quelle couleur vont être ornées les autres faces. Toutes les craintes sont permises. Le marasme ne finira donc jamais ?