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le carnet vert
18 juillet 2007

jeux d'enfants

Le RER, c’est ballot comme tout : il faut mettre son ticket dans un portillon pour en sortir, c’est idiot. Pour entrer je comprends, mais pour sortir, vraiment je m’interroge. Et comme j’ai gardé des habitudes de mauvais élève, et bien je ne me réponds pas. Ce jour là nous descendons du train à la Cité Universitaire.

Mais bref, on n’est pas là pour disserter sur la crétinerie des transports en commun. Non. On est là pour emmener les enfants jouer au parc. Le parc Montsouris, veux-je dire. Parce qu’on ne peut décemment pas les traîner constamment dans les musées. Surtout quand il fait beau.

Il fait chaud, même. Les pelouses sont jonchées de gens plus ou moins déshabillés. Et plutôt plus que moins avachis. Nous nous dirigeons au bruit pour trouver les jeux pour enfants.

Non je rigole. Nous connaissons bien le parc. Nous savons où sont les jeux.

Pour être juste, nous savons où mais pas comment. Parce que depuis l’été lointain où nous y emmenions notre fille aînée, les choses ont changé. Et puis d’habitude on se promène là sans nos petits-enfants, on ne fait donc pas attention à ce style de détails. Je ne sais donc plus ce qu’il y avait avant, mais maintenant les gosses ont droit à de superbes structures pour faire les singes, le genre de choses colorées qu’on trouve maintenant dans tous les jardins publics, avec des échelles de cordes, des cabanes, des murs d’escalades, des ponts suspendus et j’en passe.

Sitôt l’engin aperçu, les nôtres se ruent dessus, et en moins de temps qu’il en faut pour le dire ils se font déjà des copains. Quant à nous, il nous reste à trouver un endroit pour nous asseoir. A l’ombre. Parce que ça tape dur.

Nous nous asseyons dans l’herbe, dans une tache d’ombre étique concédée par l’extrémité d’une branche de pin. Nous observons un moment la marmaille, puis notre attention se relâche. Elle sort un livre de poche de son sac et s’abandonne au plaisir de la lecture. Quant à moi, je rêvasse. Je me laisse envahir par des impressions, de la couleur. Je suis sous l’emprise d’un vert cru, printanier (alors que nous sommes en juillet, mais l’été est tellement pourri cette année que le moindre beau jour est une fête). J’oublie le ronflement des bus dans la rue voisine. J’oublie les cris des gosses. J’oublie les soucis qui m’habitent. Je savoure le vert. Je suis adossé au piquet d’un grillage. Derrière, il y a une sorte de petit potager expérimental, très charmant. Près de moi je reconnais les topinambours et les rutabagas, sans oublier les patates douces. Je n’ai aucun mérite, il y a des étiquettes. J’aperçois même un rang de vigne, et plus loin un carré d’herbes aromatiques (là je n’ai pas besoin d’étiquettes). Entre les différents massifs, il y a de l’herbe, de la pelouse comme chez nous, truffée de « mauvaise herbe », et des petits oiseaux qui s’y enfouissent en pépiant, un charmant spectacle.

Près de nous, sur un banc, deux matrones tchatchent en portugais. Ça nous dépayse. A un moment on entend un cri strident. Je perçoit un élan vertical : on voit une grappe de jeunes parents se dresser en catastrophe et se précipiter vers l’aire de jeux. Un gosse a dû tomber, je suppose. Je scrute, vaguement inquiet. Ouf, ce n’est pas un des nôtres, je les vois courir avec insouciance parmi d’autres, en nage, rouges comme des pivoines, heureux.

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