carnet d'adresses
Parfois j’ouvre mon carnet d’adresses afin de retrouver les coordonnées d’un ami. Ça sert à ça, les carnets d’adresses. Le mien est tout vieux, tout éraflé. Les pages en sont jaunies et, dans les lettres les plus fréquentes en tant qu’initiale, gribouillées, surchargées, gommées au gré des changements d’adresse et de numéros de téléphone.
Je cherche les coordonnées d’un ami, et j’en trouve d’autres, qui m’attendent, que je n’ai pas oubliés. Je me dis que oui, je devrais appeler untel, que ce serait bien qu’on se revoie, qu’on trinque encore ensemble et qu’on se raconte la vie…
Et la vie continue, et passe en silence, et je remets au lendemain, ou aux calendes, le moment de prendre la plume ou de décrocher le téléphone…
Mais je suis quelqu’un de fidèle. Je n’oublie personne. Enfin je crois. En tous cas personne n’a disparu de mon carnet d’adresses et chaque nom me sourit avec un brin de nostalgie.
La colonne « liens » d’un blogue, c’est comme un carnet d’adresses. Les gens ne sont pas tous des amis, simplement souvent juste des gens en qui on a senti une convergence de goûts ou d’idées. Souvent on ne connaît d’eux qu’un pseudonyme, mais peu importe, ils sont là. Le problème, avec les blogues, c’est que chacun peut voir le carnet d’adresses des autres. Alors, je suis quelqu’un de fidèle, disais-je, et cela me chagrine de constater quelquefois que j’ai été gommé.