dunes
Par une piste sableuse sur laquelle le 4x4 soulevait des nuages de poussière rougeâtre, nous avons atteint l’oasis de Douz. On était en milieu d’après-midi. Pendant que nous nous apprêtions à une brève méharée en tant qu’étape incontournable de la découverte touristique du sud tunisien, je m’abîmais en conjectures au sujet du nom étrange de la cité, qui ne pouvait que rappeler tout simplement le nombre douze. De fait, j’interrogeai le guide à ce sujet, qui me confirma que la ville devait son nom au fait qu’elle était, du temps du protectorat français, le poste numéro douze par rapport à je ne sais plus quoi de militaire, un bidon douze sur une ligne reliant quelque part à ailleurs. Peu importe. Toujours est-il que le simple poste militaire du début était devenu village, puis bourgade, jusqu’à atteindre la taille d’une ville d’importance. Dans laquelle tous les groupes de touristes itinérants faisaient étape. Et dans laquelle les néophytes occidentaux se ridiculisaient de conserve sur le dos de dromadaires indifférents. Nous n’échappions pas à la coutume. Notre étrange caravane s’éloigna pesamment de la ville et, en peu de temps, nous nous retrouvâmes en plein désert. Quelque soit la direction dans laquelle je portais mon regard, je n’apercevais rien d’autre que du sable, du sable et encore du sable, rassemblé harmonieusement en dunes parallèles. Pendant que les autres participants s’acharnaient en vaines négociations avec leurs montures respectives, je concentrais mon attention sur le silence. En dehors des rires et exhortations de notre petit groupe, sans parler des cris et des bruits d’évier qui se débouche produits par les dromadaires, on n’entendait strictement rien. C’était impressionnant.