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le carnet vert
24 août 2006

terrasses

D’un pas alerte, nous marchons en rang d’oignons sur le côté gauche de la route. Ça ne fait pas beaucoup d’oignons, nous ne sommes que six. Non, cinq. La sixième personne, c’est toi, qui prends la photo. On ne te voit donc pas.

Nous marchons d’un pas alerte, oui, bien qu’une température torride fasse par endroit fondre le goudron, attention où on pose les pieds, sinon on risque de s’en mettre partout.

Au loin, enfin pas si loin, ta montagne sacrée se drape dans un orage menaçant, et je me dis que peu après, lorsque nous serons sur la route de notre domicile, nous connaîtrons des conditions de circulation difficiles, dans la fameuse route en lacets qui monte jusqu’à un col à 1200 mètres d’altitude. Enfin ça ne fait rien, nous sommes tous alertes quand même, chacun pour ses raisons. Certains d’entre nous sont heureux d’avoir emmagasiné de belles images, d’autres sont guillerets parce que ce sont des enfants, et que les enfants sont facilement guillerets lorsqu’ils sont en vacances.

En l’occurrence je suis un heureux à images. Malgré l’éclairage plat qui va de pair avec la température torride, ce qui est souvent le cas lorsque les orages menaçants se mettent à envelopper les montagnes sacrées, je suis content de moi, je suis parvenu à composer des images des terrasses qui me plaisent a priori. Encore faut-il attendre de les transférer sur l’ordinateur pour en être sûr, et donc attendre d’avoir parcouru tout à l’heure, peut-être sous des trombes d’eau, les centaines de kilomètres qui nous séparent de la maison. Je vérifie sur l’écran de l’appareil numérique. Il est trop petit pour que je sache si les photos sont vraiment nettes, mais du moins, pour ce qui concerne la composition, et les couleurs, cela me semble satisfaisant.

J’aime ce vert cru strié de sombre, ou ce noir strié de vert cru, c’est comme on veut, ça dépend des images.

Le sombre, ce qui parait noir sur le minuscule écran de l’appareil, ce sont les murets de pierres patiemment construits par des générations d’hommes durs à la tâche, soutenant les étroites bandes de terrain gagnées sur la colline, et qu’on laisse maintenant presque à l’abandon. Les pierres des murets sont d’un gris clair comme les blocs de rocher qui parsèment le lit de la rivière voisine, et le contre-jour les fonce considérablement. Un contre-jour bien utile pour compenser la platitude de la lumière de ce milieu d’après-midi. Et qui rend presque joyeux le vert saturé de la végétation des terrasses, quelques arbres chétifs, amandiers ou pêchers souvenirs de vergers oubliés, des buissons informes de prunelliers ou de je ne sais quoi qu’on trouve généralement dans les haies, des branches de vigne exubérantes. Et de l’herbe. De hautes herbes ébouriffées que personne ne se soucie plus de faucher, et qui envahissent ça et là les anciennes marches de pierre.

Pour toi, voir ces terrasses que tu connais depuis toujours, les enregistrer dans la petite boite de métal, ça répondait à une urgence. Tu y serais allée seule de toute façon. Finalement nous t’avons accompagnée et je ne le regrette pas, non, c’est un spectacle à ne pas manquer, là, maintenant, bien qu’il nous semble immuable.

P1010344

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Commentaires
P
urgence partagée en effet ;-)<br /> <br /> Pascal: j'en ai d'autres qui sont cadrées différemment... :-)
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P
Finalement, avec ta description, je suis porté à penser que la végétation au bas de la photo était peut-être inutile et qu'un cadrage plus ouvert vers le haut aurait favorisé l'effet de strillure entre les banquettes et les murettes.<br /> <br /> Mais tout ça n'est qu'une question de regard.<br /> <br /> Allez un petit traitement photoshop et cette photo prendrait toute sa valeur.<br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> P@sc@l
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S
Une urgence....oui c'est bien cela ! Le mot est juste et se répéte à chaque séjour. Août n'y a pas échappé, tout comme juillet. <br /> Je crois aussi me souvenir que cette "urgence" semblait quelque peu partagée, non ? ;-)<br /> Comme l'envie de les revoir d'un peu plus haut, de la colline d'en face par exemple !
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