matin orange
Je ne suis pas encore tout à fait détaché des limbes du sommeil. Dans mon nez subsiste l’odeur suave du café noir et de la baguette grillée. En bouche, un léger arrière goût parasite de dentifrice.
J’aime bien ces heures tendres du matin,
J’aime voir ce noyer aux branches encore décharnées détacher sa silhouette torturée sur fond de ciel violacé,
J’aime voir le vert cru des prés exhaussé par la rosée s’opposer au contre-jour orange du levant,
J’aime voir la brume s’effilocher lentement au-dessus de la rivière aux mille reflets tentants.
J’aime ces heures tendres où, un pied encore dans la nuit, je me dirige vers ma journée de labeur et, si par chance il fait beau, comme aujourd’hui, où chaque tour de roue ou presque dévoile une photo que je ne prends pas.