vitamines

Je viens de prendre un bol de vitamines.

A la bonne heure, me direz-vous.

Vous vous en fichez, hein ? Et vous avez sans doute raison.

N’empêche qu’ensuite je me suis senti tout ragaillardi, si tant est que j’en avais besoin.

Il pleuvait.

Pourtant.

Et quand je dis qu’il pleuvait, il ne faisait pas semblant, il tombait des cordes, ça claquait sur la fenêtre, et le vent soufflait fort, qui renforçait la violence de l’averse. Remarquez, ça ne me gênait pas plus que ça, cette pluie, j’étais à l’intérieur.

Je faisais une pause au cours d’une activité passionnante (et harassante) dont je ne veux pas parler pour le moment. Vous comprenez, ce n’est pas fini au moment où je vous cause, enfin au moment où j’écris ce billet. Au train où ça va, je ne sais même pas si Elle se rendra compte, demain soir, que j’ai fait quelque chose, c’est dire. Vraiment le truc pénible pour quelqu’un comme moi qui n’est pas manuel et qui préfère les travaux finis aux travaux en cours.

Comme je faisais la pause, j’ai bu un café, j’ai mis de la guitare flamenco sur l’appareil à musique, que j’entendais assez mal à cause du bruit de la pluie, tiens, il faudra que je le réécoute à tête reposée. C’est pas n’importe quoi, hein, c’est le concert commun de John McLaughlin, Al di Meola et Paco de Lucia. Vous connaissez ça, non ? En plus j’ai téléphoné pendant ce temps là.

Très malin.

Pas d’avoir téléphoné, non, au contraire.

Mais d’avoir mis ce disque à ce moment-là. Parce que je savais pertinemment que je n’en entendrais pas une note. En plus c’est un disque superbe, mais qui est vachement bref.

Je ne suis pas un adepte du téléphone.

Je ne saurais dire exactement quand mes parents ont eu le téléphone, mais c’est sur que j’étais déjà grand, ado quoi. Je suis donc à la base quelqu’un qui n’a pas le téléphone, voyez. Par exemple, le portable, j’en ai eu tout petit tout  mimi au fond de ma sacoche. Ben maintenant que vous le savez, c’est inutile de vous dire que si vous envie d’entendre ma voix, ce que je comprends parfaitement, il vous suffit de. Non. Le petit téléphone, dans son état normal, il est éteint, je l’allume quand moi j’en ai besoin. Pas question d’être joignable à tout moment et en tout lieu. Il n’y a que lorsque nous sommes sur nos lieux de vacances, je veux dire les appartements, que je le laisse allumé puisque bien sur je n’ai pas de fixe sur place.

Je digresse, n’est-ce pas ?

Je disais donc que j’ai pris des vitamines. J’ai mangé des fraises. Elle va râler, oui des fraises en mars, tu te rends compte, elle ne sont même pas bonnes, et puis elles sont mal cultivées, on ne sait pas d’où elles viennent, etc, etc… Je m’en fous, j’ai acheté des fraises et je les ai mangées. Elles n’étaient même pas chères, un euro quatre vingt dix chez l’arabe au coin de la rue, pensez.

Non je galèje, les vitamines des fraises, à supposer qu’elles en soient pleines, on s’en fiche, ce n’est pas de ça que je veux parler.

J’ai téléphoné à une amie. Avec ce machin portable. Et je n’ai pas vu le temps passer. J’ai dû exploser le forfait. Par chance, si on peut dire, la batterie a donné de sérieux signes de faiblesse. J’ai donc dit au revoir et j’ai raccroché. Mais notre conversation a duré largement plus d’une heure. Je n’ai jamais fait ça, moi, téléphoner aussi longtemps. Nous avons parlé de tout et de rien, de nous, de vous peut-être, absolument rien de grave dans tout ça. Mon amie était à des kilomètres de moi, et j’avais l’impression qu’elle était là, dans la pièce à côté, et que nous avions repris avec naturel une conversation interrompue précédemment.

Ce moment-là, cette longue pause téléphonique, ça valait bien plus que toutes les fraises, et les agrumes et les ersatz pharmaceutiques, c’était pour moi un concentré de vitamines d’une qualité rare.

Comments

[DIa]

Bavards ;)

[Dan]

Mon portable est toujours allumé. Comme ça, on peut ramener sa fraise quand on veut ! ;)

[Syl]

Je m'en doute, mais il est bon de savoir mettre les mots aussi.
Tiens, j'ai une citation sur ce thème...mais je n'ai pas encore trouvé l'illustration....faut que je trouve ça !

[phil]

Syl, je sais parfois lire entre les lignes ;-)

[Pralinette]

Hé miss Syl, épuisée ne veut pas dire avoir sommeil ! pi d'abord ayé chuis plus du tout épuisée maint'nant :-)
Bon, je vais aller voir si le petit bonhomme rouge est sorti du frigo ou s'il est glaçon (ce pov'galçon)