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le carnet vert
24 mars 2006

lune rousse

Nos pensées nous échappent. Vous ne croyez pas ? Je veux parler des vraies pensées, celles qui sont si fulgurantes qu’on n’en maîtrise pas la venue.

Je jette un œil à l’écran de la télé, histoire de connaître les principaux titres des informations avant de partir.

Je m’attarde un peu. Parce que je ne sais pas vous, mais moi personnellement, quand je suis enfin chez moi après une journée de boulot, il faut que je me force à ressortir. Après, je suis généralement content de vaquer à mes activités. C’est juste dur de se mettre en route.

Bon. Donc je pars. Enfin, j’enfile mon manteau. Je fourre mes papiers et mon porte monnaie dans une poche, mon téléphone portable dans l’autre. Dernier coup d’œil à la télé. Je me penche vers Elle et je dépose un bisou sur ses lèvres.

Je sors. Je me mets au volant, je démarre, j’allume les phares et en route.

Et là, certaines sauront, c’est le fameux soir où une énorme lune toute rousse se ballade au bout de la route, si présente qu’on imagine pouvoir la toucher.

Je vois cette lune, je me dis vingt dieux, et simultanément s’inscrit en filigrane l’image, non, la pensée d’Elle, que je viens de laisser, elle était dans une posture bizarre, elle venait d’allumer la télé et pourtant elle lui tournait le dos, elle faisait face au feu de cheminée, les jambes passées par-dessus l’accoudoir du fauteuil, et elle se lançait dans la résolution d’un casse-tête. Me vient alors cette fulgurance que j’ai une chance inouie qu’Elle soit mon épouse, qu’après tant d’années elle soit encore à mes côtés, que je ne sais pas si je mérite (si je la mérite), etc…

Je n’ai rien vu venir. Cette pensée s’est posée sur moi, comme un papillon, elle était là à s’accrocher, et c’est encore une chance que j’arrive à en parler des jours plus tard, toute une cascade d’interrogations et d’émerveillements en a découlé, et bon sang, pendant un moment, moi qui roulais face à cette lune énorme et rousse, j’en ai oublié où j’allais.

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Commentaires
D
... moi : si.<br /> <br /> (enfin, ça dépend des jours)
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P
ah, c'est marrant Dan, mais moi je ne me force jamais pour revenir du boulot :-)
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D
... c'est comme ça quand on est dans la lune...<br /> <br /> PS : Moi aussi, je dois me forcer pour ressortir. D'ailleurs, je dois me forcer pour me lever le matin, pour aller au boulot, me forcer pour en revenir, pour me coucher...<br /> C'est fatiguant, à force...
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S
Peut être les as tu croisé en faisant du stop dans les arbres fruitiers drômois ( mon paternel et un ami d'enfance) ;-)
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P
et les deux autres, je les connais ?
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