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le carnet vert
8 mai 2019

pluies de mai

Je lève le nez de mon ouvrage. Je regarde dehors. Il pleut. Je suis sorti il y a moins d’un quart d’heure. Il ne pleuvait pas encore. Ou bien il ne pleuvait plus. Je suis sorti vider la poubelle des déchets organiques sur le tas de compost. Voilà qui est bon pour le jardin, de la pluie et du compost.

Je regarde à nouveau par la fenêtre. Il a cessé de pleuvoir. Puis cela reprend. Les nuages passent à vive allure, chassés par le vent. Plus vive l’allure des nuages, que celle des touches de ciel bleu. Pas assez de ciel bleu pour composer un tableau impressionniste.

Je me souviens d’un 8 mai pareillement tourmenté. Nous étions partis en balade en Auvergne. Nous avions mordu dans des casse-croûte, voire épluché des mandarines, quelque part au bord de l’autoroute, près d’un village dont on apercevait les vestiges médiévaux. Il pleuvait par intermittence, des intermittences désagréables car le vent aussi était de la partie. J’ai oublié le goût de mon sandwich, comme celui des mandarines, et je ne peux pas croire que nous ayons acheté des fraises. Un 8 mai : les fraises ne sont pas mûres, hormis celles qui poussent sous des bâches. Je t’imagine, debout derrière le hayon ouvert de la voiture, dansant d’un pied sur l’autre, sandwich à la main, à cause du froid et de l’humidité. Qu’allions nous donc faire dans cette galère ? Peut-être faisait-il moins frais qu’aujourd’hui, à peine 14 degrés, j’ai remis du bois dans la cheminée.

A Saint-Flour, le temps s’est levé, nous pouvions photographier des taches de prairie ensoleillées en contrebas de la ville. Il faisait moins frais. Curieux, nous parcourions les rues désertes, au gré desquelles les ardoises des restaurants promettaient de merveilleuses nourritures concrètes comme de l’aligot, mais c’était trop tard, nous nous étions déjà restaurés de manière spartiate et suffisante. J’ai photographié d’étranges figurines de plâtre fichées dans la pierre d’une porte antique.

Plus tard le viaduc de Garabit nous a fascinés, avec son extravagant entrelacs de ferraille. J’ai mitraillé le viaduc se mirant dans l’eau noire du plan d’eau. Dommage qu’aucun train n’y soit passé à cet instant. Il s’est mis à pleuvoir juste quand nous atteignions l’abri de notre voiture. Sains et saufs, nous avons ri. Plus tard encore nous arpentions une route sinueuse de montagne. La relative lenteur du véhicule nous a permis de remarquer, dans un rayon de soleil, un champ piqueté de dizaines d’orchidées sauvages mariées à des pensées et des narcisses. Du nanan pour les passionnés. Puis le temps s’est à nouveau couvert et il a plu.

Je lève le nez de mon ouvrage. Il ne pleut plus. Il va pleuvoir.

DSC_9253

 

Ambiance musicale : Hadouk trio, Now

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