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le carnet vert
15 février 2017

le voyage à Nantes

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On pourrait se demander ce qui nous passe par la tête lorsqu’on se pique d’aller visiter une ville inconnue en ces jours incertains de début février. Le samedi après-midi, puisque le déplacement avait lieu un week-end, a tenu ses promesses. Il faisait beau, le soleil d’hiver allongeait les ombres sur le pavé lisse, les façades se reflétaient dans un miroir d’eau. Nous nous sommes dit que Nantes imitait notre nouvelle capitale régionale. Nous cheminions le long du trait vert peint sur le pavé et destiné au visiteur afin qu’il ne retienne que le meilleur de la ville. Nous faisions le Voyage à Nantes, comme il était écrit sur le sac en papier délivré à la boutique de l’office de tourisme. De ci de là nous prenions des photos, moi des rues et des perspectives ; Elle se concentrant sur les morpions. Nantes regorge de morpions à de nombreux coins de rue. Je ne sais pas si ce sont des vrais ou des contrefaçons. Nous appelons morpions les petits sujets en mosaïque qu’on trouve parfois  au-dessus des plaques de rue. Il parait que ce sont des Invaders, en fait, et que l’artiste de rue qui les fabrique s’est à lui-même attribué ce pseudonyme. Nous passons près de la tour LU, lieu culturel unique qui a supplanté la vénérable fabrique de petits biscuits crénelés. Un sans domicile jaillit de sa tente pour nous désigner des bateaux désertés, sans doute amarrés à demeure, et qui pourraient être aménagés en chambres permettant d’accueillir les déshérités. L’homme aperçoit mon appareil et me demande si je veux bien le photographier. Je ne lui refuse pas ce plaisir. Il est content. Nous nous saluons et nous poursuivons notre périple qui passe au milieu de la gare, puis par le jardin des plantes, où nous guettent d’amusantes œuvres semi végétales imaginées par Claude Ponti. De retour dans le centre, nous sommes importunés un long moment par un hélicoptère de la gendarmerie faisant du sur place au-dessus de la foule des badauds. Parfois une sirène de police retentit. Un convoi de plusieurs voitures s’engouffre dans la rue où justement nous sommes. Un frisson de crainte involontaire me parcourt l’échine lorsque les hommes (et les femmes) bondissent hors des véhicules, lourdement armés et comme équipés de carapaces. Nous ignorons la raison de leur présence parmi nous. A un badaud étonné, j’explique qu’il y a opération porte ouverte chez la police. En fait on apprendra plus tard sur internet que plusieurs manifestations égayaient la ville. Nous n’en avons rien vu.

Le soir venu, nous avons eu bien du mal à trouver un restaurant. La plupart de ceux mentionnés sur la brochure touristique qu’on nous avait remise affichaient complet. Nous avons finalement échoué dans le sous-sol d’un restaurant indien au décor rappelant vaguement une yourte. Un peu déçus. Mais allez trouver une table un samedi soir… Et vous savez quoi, enfin les amis qui me suivent sur FB le savent déjà, le dimanche matin il neigeait sur Nantes. Alors oui, quelle idée nous a pris d’aller visiter cette ville en hiver, puisque l'hiver s'accrochait aux branches et qu’il nous fallait encore affronter une petite pluie glaciale pour nous rendre au marché Talensac ? Eh bien la raison est simple : le soir il y avait match à la Beaujoire. Contre l’OM. Et non je ne m’intéresse plus au foot depuis fort longtemps, depuis l’apogée des verts. Mais cela me faisait plaisir d’accompagner un passionné, et de me plonger pour l’occasion dans une ambiance inhabituelle. Je n’ai pas été déçu. 

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Commentaires
C
Nantes vu par "un étranger". Mais ça ressemble assez à ce que j'y vois, moi aussi, quand je flâne dans les rues. Ce nouveau Nantes désindustrialisé, un peu oisif, désemparé, et qui imite beaucoup, oublieux de lui-même. Dommage de ne pas être passés par le Passage Pommeraye, par La Cigale et par l'ancien quai "de la Fosse", lieux magiques (encore et toujours, malgré leur rénovation). Car le vrai Nantes, c'est celui du film Lola, celui de l'attente et du rêve.
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