un jour comme un autre
Un vendredi matin. Un vendredi de travail. Un vendredi d’été. Un jour comme les autres : aujourd’hui. Il fait beau et doux, un jour d’été normal. Je sors du parking. Celui de la boîte ou le parking public, peu importe. J’actionne l’ouverture du sas avec mon badge. J’enregistre mon horaire d’arrivée à la pointeuse. Plus que trois passages.
Couloir, escalier, porte d’entrée du service.
Le dernier matin.
On s’amuse, on m’acclame, un ban pour le chef ! Je ris de bon cœur. Je fais la tournée des présents, une bise par ci, une poignée de main par là. Je m’attarde çà et là. On parle vacances. Pas vacances éternelles, juste vacances. C’est normal, on est en été. Certains sont revenus d’autres sont partis. Je dis que mes vraies vacances sont pour bientôt, dans quelques jours, après le pot. Un mois loin de chez moi, avec Elle, pour une vraie transition entre la vie de maintenant, jusqu’à tout-à-l’heure, et la vie d’après, celle que je ne connais pas encore, que j’envisage vaguement et durant laquelle on n’a jamais le temps, paroles de mauvais augures.
Un vendredi matin comme celui-ci, on fait comment pour le savourer ? Je l’ignore. J’avance pas à pas dans la journée, comme d’habitude, encore dans l’action, sans trop me soucier de l’après. Tu es content, me demande-t-on ? Oui, bien sûr que je suis content. Mais comment se dire sereinement qu’on met un terme à certaines habitudes, à des fonctions, à un statut, tandis que le travail continuera, inexorablement, sans moi ? Je ne sais pas.
Un vendredi comme celui-ci est-il un jour ordinaire ? Non, puisqu’il est le dernier jour de ma vie professionnelle.