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le carnet vert
14 octobre 2015

le petit déjeuner

Au fur et à mesure que je tournais les pages de l’album, les souvenirs surgissaient.

Au fur et à mesure que je tournais les pages vierges du livre, j’y collais de nouvelles images.

Au fur et à mesure, revenaient à ma mémoire des images oubliées, des souvenirs en noir et blanc de vacances heureuses, de cascades ensoleillées, de sommets mamelus et ventés, d’où, égarés parmi les touffes de myrtilles, nous apercevions les Alpes. Parfois même apparaissaient des scènes aperçues un jour où l’autre sur la table de la salle à manger, jaillies d’une vieille boîte à biscuits dans laquelle on entassait les photos. Des scènes que j’avais peut-être vécues mais dont en aucun cas je ne pouvais me souvenir, comme ces vues d’une promenade d’après la pluie, dans la campagne derrière chez nous, à l’époque où la ville n’avait pas encore dévoré les champs, ma mère poussant un landau, mon père lui donnant le bras, et s’écartant soudain, dans une envolée photogénique, afin d’éviter une flaque. Je ne peux pas m’en rappeler : j’étais le bébé dans le landau.

Au fur et à mesure que j’écrivais les pages, j’inventais le livre. Je développais une histoire de souvenirs dans laquelle j’incrusterais plus tard un tableau cubiste de Juan Gris, aperçu en illustration dans le dictionnaire.

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