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le carnet vert
17 août 2015

vue sur la plaine

Tu ne sais jamais de quoi tu garderas le souvenir. Tu ne sais même pas si tu te souviendras de la moindre image. C’est pourquoi tu dois avancer en confiance. T’en remettre au hasard, de la couleur, de la lumière, de l’ampleur de la vue, du pittoresque et que sais-je encore. L’autre jour, nous sommes allés au ravitaillement dans une fruitière que nous ne connaissions pas, à quelques kilomètres de la ville. Je ne connaissais pas non plus le village de la fruitière, Chevigny, en bordure du massif de la Serre. J’ignorais même jusqu’à son nom. Je me suis senti un peu bête, effaré de toute façon, en réalisant que j’ignorais l’existence de tout un chapelet de villages proches de la ville. C’est à peine si j’avais en mémoire les noms de certains d’entre eux. Et dire que je me targuais d’être fort en géographie, croyant que les cartes n’avaient plus de secrets pour moi. Entre parenthèses, quand tu cherches ton chemin sur la carte, tu vois bien que les routes infimes que tu dois emprunter sinuent à l’envi, se croisent et se recroisent. Mais tu n’as pas idée du paysage. De la plaine qui s’ouvre, immense, sous tes yeux ébahis. Des chaumes éclatants dans le soleil d’après-midi, des monts bleutés au loin, des villes que tu devines, au pied de la Côte d’Or. Tu embrasses le monde et tu es ravi. Tu oublies que tu vas chercher du fromage à la fruitière. Tu oublies ta fatigue et tu souris à la vie. Tu ne sais pas encore que la surprise de ce paysage, vibrant devant des yeux, est tout ce dont tu avais besoin en cet instant précis. Une émotion.

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