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le carnet vert
15 janvier 2015

abonnement

On parle beaucoup d’abonnements, ces jours-ci, à cause de Charlie. Eh bien non, je ne m’abonnerai pas à Charlie Hebdo, même s’ils ont besoin de fric, et même si je serais heureux qu’ils fassent encore longtemps partie de mon paysage. Pourquoi ? D’une part je suis moyennement friand de satires et de caricatures ; il m’arrive néanmoins d’acheter Charlie ici et là dans un kiosque, voire auprès d’un vendeur de rue ; je me souviens d’un qui nous avait raconté sa vie, en bas de la rue Mouffetard, alors que nous étions à la recherche d’oranges bio, pour les jus, un joyeux anar pur jus, justement ! D’autre part, dans Charlie Hebdo, vous avez remarqué, il y a hebdo ; j’ai été abonné il y a quelques années au Nouvel Observateur, qui a depuis jeté sa nouveauté aux orties ; c’était un vrai dilemme ; soit je lisais le magazine religieusement toutes les semaines, et je n’avais pas le temps de lire autre chose ; soit je ne lisais pas tout, et j’étais alors la proie d’un vague sentiment de culpabilité et de la frustration d’avoir gaspillé mon abonnement ; et d’ailleurs je n’avais aucune raison de tout lire, tant les sujets pour moi de peu d’intérêt pullulaient, à commencer par la politique. Donc foin des hebdos, et à plus forte raison des quotidiens. Mes lectures sont plus livresques que journalistiques. Et quand je dis livresque, c’est presque exclusivement littéraire, c’est-à-dire du roman, du roman et encore du roman. Ça ne m’empêche pas d’être abonné. À des mensuels. Détours en France, comme cela je voyage, j’apprends et j’ai des idées de balades. Parfait. Je leur reprocherais peut-être de s’attarder un peu trop dans les coins les plus éloignés d’où je vis, à savoir la Provence et la Corse, mais j’avoue, c’est du pinaillage. Pays Comtois, comme cela j’entretiens mes racines, j’apprends et j’ai de nouvelles idées de balades qui fleurent bon le savagnin et la saucisse de Morteau. Plus que parfait. Les mensuels peuvent se savourer à petites doses, au coin du feu en attendant Castle, ou aux toilettes… Bref, je m’arrange pour que cela ne provoque pas d’interférences avec la littérature, que je réserve au lit ou au train, au risque de m’endormir :-) .

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